Fin avril, deux des Croqueuses de Paris sont retournées dessiner au musée. « Quoi ? Comment ça, dans un musée ? Ils ne sont pas fermés ? » (Ne niez pas, on vous entend d’ici ! ) Alors, oui, en effet… mais justement. Pour celui-ci, c’est la fermeture définitive qui est à craindre à cause de la crise sanitaire. D’où notre mobilisation : en plus de participer à la cagnotte en ligne, nous avons proposé nos services en venant croquer ce lieu précieux et atypique, pour vous le rendre visible à vous, chers Crocœurs. Nous espérons vous mobiliser, vous aussi !
DE L’ATELIER FAMILIAL
Très gentiment accueillies par Anne et Katia, Aurélie et Véronique ont pu découvrir la richesse des collections du musée, ainsi que l’histoire passionnante de l’atelier qui court déjà sur quatre générations : Joseph Hoguet en 1876 puis son fils Marius en 1899, fonde et font prospérer l’entreprise familiale de Sainte-Geneviève, dans l’Oise. Ils étaient alors tabletiers, c’est-à-dire spécialisés dans la fabrication des montures. Ils travaillent l’écaille de tortue, l’os, la corne, les bois précieux, différents types de nacre… les façonnant, les sculptant, les ajourant, les gravant et les incrustant à l’or fin. Mais la partie haute des éventails n’est pas de leur ressort. Elle est conçue, créée, décorée à Paris, par d’autres artisans d’art – les éventaillistes.
Une autre page s’écrit en 1960. Hervé, qui a pris la succession de son père Marius, rachète à Paris le fond de Kees, l’une des plus prestigieuses maisons d’éventails du XIXème siècle. Grâce à lui, les deux savoir-faire sont enfin réunis sous la même enseigne : celle des Hoguet. Sa fille Anne, nommée Maître d’Art en 1994, y confectionne des éventails pour l’opéra, le théâtre, le cinéma et la haute couture (Dior, Gaultier, Hermès, Lacroix, Nina Ricci, Louis Vuitton…). Elle effectue également des travaux de restauration. C’est elle qui, consciente de la richesse historique de son héritage familial, a créé le Musée de l’Éventail dans les locaux de l’atelier.
AU MUSÉE EN PÉRIL
Aurélie choisira de dessiner la petite table de travail d’Anne, placée en pleine lumière, juste devant la fenêtre par laquelle on devine l’agitation parisienne. L’endroit est fascinant, comme le sont si souvent les ateliers d’artistes : débordant de boîtes à trésors, de gabarits, d’outils aux pouvoirs inconnus, d’ingrédients mystérieux, de dentelles et de poudres d’or.
Véronique, de son côté, tentera de rendre l’atmosphère à la fois chaleureuse et impressionnante du magnifique salon d’exposition de style Henry II, avec sa cheminée monumentale, ses meubles à tiroirs en noyer, son plafond à caissons et ses murs tapissés de drap bleu brodé de fil d’or. La pièce est d’ailleurs classée « Monument Historique » depuis 2004…
Au cas où la perte de ce trésor vous attristerait autant que nous, vous pouvez – au choix… ou tout à la fois :
- participer directement à la cagnotte Leetchi
- signer la pétition adressée à la Mairie de Paris
- partager cet article autour de vous
- gâter vos proches sur notre boutique en ligne
Mais oui, chers Crocœurs, pensez à la Fête des Mères, aux anniversaires à venir ou au plaisir tout simple de recevoir un petit courrier dans sa boîte aux lettres ! Nous nous sommes engagées auprès d’Anne et Katia à reverser le bénéfice des ventes du mois de mai dans la cagnotte du musée.
Les Croqueuses de Paris ne roulent pas sur l’or… mais à force de sorties annulées d’une part et de cartes postales vendues jusqu’au bout de la Terre de l’autre (de Los Angeles à Auckland, de Singapour à Ottawa… merci merci ♥) nous avions quelques petits sous en poche. Or, impossible pour nous de voir mourir sans réagir cette mémoire artisanale et artistique en plein cœur de Paris : s’il vous plaît, préservons-la ensemble !