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Des blinis à Paris  { Café Pouchkine }

Des blinis à Paris  { Café Pouchkine }

Un matin d’hiver, Les Croqueuses de Paris se sont donné rendez-vous Métro Madeleine, pour un petit-déjeuner au Café Pouchkine. Ouvert depuis trois mois, celui-ci fait déjà figure de temple du « luxe abordable » dédié tout entier à la gastronomie russe… mais saviez-vous qu’il est né d’une chanson française des années 60 ?

Elle parlait en phrases sobres / De la révolution d’octobre
Je pensais déjà / Qu’après le tombeau de Lénine
On irait au café Pouchkine / Boire un chocolat

Pierre Delanoë pour Gilbert Bécaud

DOUBLE HOMMAGE

Très populaire, en Russie comme en France, Nathalie incita Moscovites et visiteurs à chercher ce fameux café. Or il n’existait pas : c’était une invention pour les besoins de la chanson ! C’est seulement trente-cinq plus tard, en 1999, que le premier Café Pouchkine ouvre à Moscou – en référence à Nathalie, bien sûr, mais aussi et surtout à l’occasion du bicentenaire de l’écrivain russe Alexandre Pouchkine (1799-1837). Qui donc a eu cette idée de génie ? Andrey Dellos, un homme au parcours étonnant.

COMME UN ÉCRIN

Dès l’entrée, Les Croqueuses apprécient l’ambiance, douce et raffinée. L’endroit est idéal : un immeuble haussmannien en angle, situé sur une place dégagée. La lumière un peu blanche de l’hiver y entre généreusement, adoucie cependant par l’effet d’un éclairage intérieur plus intimiste, presque doré. Chacun des quatre salons (le Bar Pouchkine et le Salon Catherine II au rez­-de­-chaussée, le Salon Pavlovsk au premier étage et le Salon Madeleine au deuxième) a été décoré avec soin et c’est un plaisir de s’y promener en quête de place. Nous montons l’escalier, splendide, et nous installons au premier étage, face à la cheminée en pierre dure de l’Oural. Près de nous, un tout jeune antiquaire s’entretient avec un collectionneur. Un peu plus loin, c’est un critique gastronomique étranger qui mène la conversation. Le cadre est posé. Les Croqueuses s’y glissent en douceur…

« On déposera en entrant ses titres et son rang, de même que son chapeau et son épée » prévoyait le règlement du Palais de l’Ermitage édicté par Catherine II et cité sur la carte des petits-déjeuners. Cela tombe bien, nous n’avons rien de tout cela ! (Même Aurélie, qui pour une fois est venue tête nue.)

MARIAGE FRANCO-RUSSE ?

Comme souvent dans pareille situation, Les Croqueuses ont le plus grand mal à se décider. Tout est très tentant, des œufs Bénédicte jusqu’au saumon de la Baltique, en passant par le syrniki, les crêpes Suzette, le koulitch et les pancakes. En réalité, c’est plus qu’un mariage franco-russe… Il s’agirait plutôt d’une vaste alliance Est-Ouest ! Finalement, nous goûterons les blinis au tarama, les petites crêpes de millet à la russe et les mini viennoiseries dont le bostock, cette petite brioche au lait d’amandes et myrtilles. Le tout accompagné d’excellents thés : Noir Earl Grey aux pétales de bleuets pour Aurélie, Vert Yuzu Framboise pour Fabienne et Blanc de Chine aux pétales de rose pour Véronique.

Et, comme souvent, la suite ressemblera un peu à une valse, ou peut-être une course, entre croquis et gourmandise. Dommage que les théières ne gardent pas la chaleur plus longtemps. Cependant, le thé parfumé savamment dosé, même refroidi, a gardé finesse et saveur… Quant au reste, il a été croqué – à tous les sens de terme – avec délice !

MERCI POUCHKINE !

Hélas, le temps passe vite lorsque nous sommes entre Croqueuses… surtout dans ce genre d’endroit ! – et deux rendez-vous de travail nous attendaient plus loin. Nous somme parties à regret, sans oublier d’aller jeter un œil à la boutique, où la haute-pâtisserie est reine. Nous y sommes restées sages, nous contentant de prendre quelques photographies sous le regard amusé des vendeuses – merci à elles ! D’ailleurs, Les Croqueuses remercient toute l’équipe du Café Pouchkine pour son accueil aimable et généreux. Nous reviendrons, c’est sûr. Et sans doute bien moins sages : il nous reste tant à découvrir encore de la cuisine russe ! Cпасибо!

{ Infos Pratiques }

Le Café Pouchkine place de la Madeleine est ouvert tous les jours jusqu’à 22h30. Du lundi au samedi à partir de 7h30, le dimanche à partir de 10h00.

Les Croqueuses font le Zouave !

Les Croqueuses font le Zouave !

Cet été, pour le plaisir, Les Croqueuses vous invitent à feuilleter quelques souvenirs non encore publiés. Aujourd’hui, partons à la rencontre d’une célébrité parisienne qui n’a pas peur de se mouiller !

Savez-vous que le fameux Zouave du pont de l’Alma, indicateur solitaire (et connecté !) du niveau des crues de la Seine, était à l’origine entouré de trois compagnons ? En effet, lors de sa construction en 1856, le pont comptait une statue par pile, représentant chacune un corps d’armées ayant participé à la guerre de Crimée : un Chasseur, un Artilleur, un Grenadier et un Zouave. Ainsi étaient-ils quatre… comme Les Croqueuses ! Mais que leur est-il donc arrivé ?

Au fil du temps, le pont se tassa dangereusement. Dans les années 1970, il fut détruit et remplacé par un ouvrage moderne. Or, ce dernier ne comportant plus qu’une pile unique, il fallut faire un choix. Notre Zouave, déjà populaire semble-t-il, eut la chance de rester en place tandis que ses trois compères se retrouvèrent « mutés » ailleurs. Le Chasseur est parti « dos au mur » de la redoute de Gravelles, dans le bois de Vincennes. Le Grenadier s’en est allé visiter Dijon, ville natale de Georges Diebolt, le sculpteur des quatre soldats. Quant à l’Artilleur, il est retourné faire ses classes à la Fère, dans l’Aisne, à l’ancien siège de l’École Royale d’Artillerie.

Les Croqueuses, elles non plus, ne vivent pas toutes dans la même région. Mais elles ont la chance de pouvoir se retrouver très régulièrement à Paris pour croquer – comme vous le savez, à tous les sens du terme – et faire le zouave, évidemment… Ça aussi, vous le savez ? D’accord ! Ici, Fabienne et Véronique, très appliquées, en janvier 2018. (Il faut dire qu’elles venaient de prendre des forces grâce à ce brunch raffiné.) Notez qu’une autre version de notre soldat préféré, réalisée à l’encre pour #inktober, est actuellement en vente dans notre boutique ETSY.

Calendrier 2021, mode d’emploi !

Chers lecteurs, amis et @bonnés, vous êtes nombreux à avoir acheté notre calendrier 2021 sur le thème du voyage, de la « ville-monde » et du dépaysement possible au bout de la rue comme de la fourchette !

Chaque mois de l’année va vous emmener en balade, avec nous. À Paris, et autour du monde. Comme la maquette prévue par l’éditeur du calendrier ne nous permettait pas de commenter nos images en vous laissant l’adresse de tous les lieux « croqués » dessous, nous avons imaginé une solution : cet article !

► Janvier « Escapade en Russie » : L'Église orthodoxe & le Café Pouchkine.
► Février « Rendez-vous au Quartier indien » : Le Passage Brady, près de la Gare de l'Est. 
► Mars « La Chine à Paris » : Le Café Chinois & la Maison Loo.
► Avril « En rêvant du Japon » : Le Jardin japonais du Vexin & Adeline Klam.
► Mai « La Corée à Paris » : Le Jardin d'Acclimatation.
► Juin « Le Maghreb  à Paris » : La Grande Mosquée & les Enfants Rouges.
► Juillet « Dans la Jungle parisienne » : Les bananiers du Petit Palais
& les Perruches à collier du Jardin d'Agronomie tropicale.
► Août « L'Océanie à Paris » : Le Tikki des Grands Voisins et les Poupous du Quai Branly. 
► Septembre « Un petit air de New York » : L'île aux Cygnes.
► Octobre « Rendez-vous gourmand au quartier japonais » : Kintaro, près de l'Opéra.
► Novembre « Le Mexique à Paris » : Chez Mexi & Co.
► Décembre « Un Noël à Paris » : Le Printemps & le Cerwood Terrace.

Bon voyage et belle année à tous !

RADIO-CROQUEUSES !