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Les Croqueuses font le Zouave !

Les Croqueuses font le Zouave !

Cet été, pour le plaisir, Les Croqueuses vous invitent à feuilleter quelques souvenirs non encore publiés. Aujourd’hui, partons à la rencontre d’une célébrité parisienne qui n’a pas peur de se mouiller !

Savez-vous que le fameux Zouave du pont de l’Alma, indicateur solitaire (et connecté !) du niveau des crues de la Seine, était à l’origine entouré de trois compagnons ? En effet, lors de sa construction en 1856, le pont comptait une statue par pile, représentant chacune un corps d’armées ayant participé à la guerre de Crimée : un Chasseur, un Artilleur, un Grenadier et un Zouave. Ainsi étaient-ils quatre… comme Les Croqueuses ! Mais que leur est-il donc arrivé ?

Au fil du temps, le pont se tassa dangereusement. Dans les années 1970, il fut détruit et remplacé par un ouvrage moderne. Or, ce dernier ne comportant plus qu’une pile unique, il fallut faire un choix. Notre Zouave, déjà populaire semble-t-il, eut la chance de rester en place tandis que ses trois compères se retrouvèrent « mutés » ailleurs. Le Chasseur est parti « dos au mur » de la redoute de Gravelles, dans le bois de Vincennes. Le Grenadier s’en est allé visiter Dijon, ville natale de Georges Diebolt, le sculpteur des quatre soldats. Quant à l’Artilleur, il est retourné faire ses classes à la Fère, dans l’Aisne, à l’ancien siège de l’École Royale d’Artillerie.

Les Croqueuses, elles non plus, ne vivent pas toutes dans la même région. Mais elles ont la chance de pouvoir se retrouver très régulièrement à Paris pour croquer – comme vous le savez, à tous les sens du terme – et faire le zouave, évidemment… Ça aussi, vous le savez ? D’accord ! Ici, Fabienne et Véronique, très appliquées, en janvier 2018. (Il faut dire qu’elles venaient de prendre des forces grâce à ce brunch raffiné.) Notez qu’une autre version de notre soldat préféré, réalisée à l’encre pour #inktober, est actuellement en vente dans notre boutique ETSY.

Paris est un cadeau !

Paris est un cadeau !

Mi-septembre, deux des Croqueuses de Paris se sont retrouvées place de l’Étoile pour dessiner l’œuvre éphémère de Christo et Jeanne-Claude. L’empaquetage de l’Arc de Triomphe n’était alors pas encore terminé, mais croquer l’équipe en plein travail d’installation leur a semblé tout aussi passionnant que contempler l’œuvre achevée.

COMME UN COCON

Christo, Jeanne-Claude et Les Croqueuses

Véronique se souvient du Pont Neuf si élégamment drapé de tissu clair, presque doré, en septembre 1985. Adolescente et ne vivant pas encore à Paris, elle avait pu venir le voir « en vrai » et en garde un souvenir ébloui. Ressorti doublement neuf du superbe cocon de toile, artistique autant qu’éphémère, ce pont est resté son préféré depuis.

Aussi, plus de trente-cinq années plus tard, notre Croqueuse se réjouit-elle de pouvoir assister à l’empaquetage d’un autre monument de Paris, en direct cette fois-ci. Et c’est avec beaucoup de joie et de curiosité qu’elle accueille le retour – posthume hélas – du mythique couple d’artistes. D’autant que, pour le coup, l’Arc de Triomphe est loin d’être son monument préféré. D’ailleurs, elle ne l’a jamais visité, n’y est jamais montée, ne s’en est même jamais approchée aussi près qu’aujourd’hui…

Dès la sortie du métro, nos deux Croqueuses sont abordées par une jeune fille, elle-même comme « emballée » de tissu synthétique sous son masque et son imperméable ! Il s’agit d’Irina, l’une des membres de l’équipe chargée de faire découvrir l’œuvre aux passants via leurs smartphones. Très gentiment, elle se prête à notre petit caprice récurent, nous offrant un très joli sourire du lundi. Merci à elle !

COMME UN CADEAU

Christo, Jeanne-Claude et Les CroqueusesAnne pose aussi pour Véronique – en chatouilleuse de grue, notamment. Puis c’est l’Arc et l’œuvre en train d’advenir qui fait sa star au centre de l’Étoile… tandis qu’un ciel blanc, gorgé de pluie, ourlé de gris, pèse sur nous et sur Paris. Nous tournons tout autour, tâchant de trouver l’angle idéal et peut-être, plus prudemment, un abri.

L’arrêt d’autobus Friedland nous attend justement. Anne y déballe son matériel d’aquarelliste pendant que Véronique s’adosse au platane voisin pour faire un rapide croquis d’ensemble. Quand l’averse commence à tomber, elle s’est déjà repliée sous l’abri pour la mise en couleur – ouf !

Pourtant, la magie opère et nous saute aux yeux : la pluie, comme le gris du ciel, participent à la beauté de l’œuvre. Les pavés luisent, lui faisant un socle d’argent, et la lumière laiteuse l’enveloppe d’un halo étonnant. C’est fascinant. Le tissu irisé, soigneusement choisi par Christo et Jeanne-Claude, cache autant qu’il révèle. On le sait… mais c’est soudain si évident ! Il souligne les formes essentielles de l’imposante architecture guerrière, lisse ses fioritures décoratives et fait taire ses reliefs agressifs et bavards.

Émergeant de la bruine et du bruit permanent de la circulation, nous ne voyons plus que la forme pure de l’Arc – sujet politique emprunté ailleurs, inspiré d’autres temps… Son gigantisme le distingue, certes. Mais ici, pour la première fois, c’est l’extrême élégance de ses lignes et de ses proportions qui triomphe réellement. Merci à vous, les artistes, qui nous réconciliez enfin avec ce monument !

Des blinis à Paris  { Café Pouchkine }

Des blinis à Paris  { Café Pouchkine }

Un matin d’hiver, Les Croqueuses de Paris se sont donné rendez-vous Métro Madeleine, pour un petit-déjeuner au Café Pouchkine. Ouvert depuis trois mois, celui-ci fait déjà figure de temple du « luxe abordable » dédié tout entier à la gastronomie russe… mais saviez-vous qu’il est né d’une chanson française des années 60 ?

Elle parlait en phrases sobres / De la révolution d’octobre
Je pensais déjà / Qu’après le tombeau de Lénine
On irait au café Pouchkine / Boire un chocolat

Pierre Delanoë pour Gilbert Bécaud

DOUBLE HOMMAGE

Très populaire, en Russie comme en France, Nathalie incita Moscovites et visiteurs à chercher ce fameux café. Or il n’existait pas : c’était une invention pour les besoins de la chanson ! C’est seulement trente-cinq plus tard, en 1999, que le premier Café Pouchkine ouvre à Moscou – en référence à Nathalie, bien sûr, mais aussi et surtout à l’occasion du bicentenaire de l’écrivain russe Alexandre Pouchkine (1799-1837). Qui donc a eu cette idée de génie ? Andrey Dellos, un homme au parcours étonnant.

COMME UN ÉCRIN

Dès l’entrée, Les Croqueuses apprécient l’ambiance, douce et raffinée. L’endroit est idéal : un immeuble haussmannien en angle, situé sur une place dégagée. La lumière un peu blanche de l’hiver y entre généreusement, adoucie cependant par l’effet d’un éclairage intérieur plus intimiste, presque doré. Chacun des quatre salons (le Bar Pouchkine et le Salon Catherine II au rez­-de­-chaussée, le Salon Pavlovsk au premier étage et le Salon Madeleine au deuxième) a été décoré avec soin et c’est un plaisir de s’y promener en quête de place. Nous montons l’escalier, splendide, et nous installons au premier étage, face à la cheminée en pierre dure de l’Oural. Près de nous, un tout jeune antiquaire s’entretient avec un collectionneur. Un peu plus loin, c’est un critique gastronomique étranger qui mène la conversation. Le cadre est posé. Les Croqueuses s’y glissent en douceur…

« On déposera en entrant ses titres et son rang, de même que son chapeau et son épée » prévoyait le règlement du Palais de l’Ermitage édicté par Catherine II et cité sur la carte des petits-déjeuners. Cela tombe bien, nous n’avons rien de tout cela ! (Même Aurélie, qui pour une fois est venue tête nue.)

MARIAGE FRANCO-RUSSE ?

Comme souvent dans pareille situation, Les Croqueuses ont le plus grand mal à se décider. Tout est très tentant, des œufs Bénédicte jusqu’au saumon de la Baltique, en passant par le syrniki, les crêpes Suzette, le koulitch et les pancakes. En réalité, c’est plus qu’un mariage franco-russe… Il s’agirait plutôt d’une vaste alliance Est-Ouest ! Finalement, nous goûterons les blinis au tarama, les petites crêpes de millet à la russe et les mini viennoiseries dont le bostock, cette petite brioche au lait d’amandes et myrtilles. Le tout accompagné d’excellents thés : Noir Earl Grey aux pétales de bleuets pour Aurélie, Vert Yuzu Framboise pour Fabienne et Blanc de Chine aux pétales de rose pour Véronique.

Et, comme souvent, la suite ressemblera un peu à une valse, ou peut-être une course, entre croquis et gourmandise. Dommage que les théières ne gardent pas la chaleur plus longtemps. Cependant, le thé parfumé savamment dosé, même refroidi, a gardé finesse et saveur… Quant au reste, il a été croqué – à tous les sens de terme – avec délice !

MERCI POUCHKINE !

Hélas, le temps passe vite lorsque nous sommes entre Croqueuses… surtout dans ce genre d’endroit ! – et deux rendez-vous de travail nous attendaient plus loin. Nous somme parties à regret, sans oublier d’aller jeter un œil à la boutique, où la haute-pâtisserie est reine. Nous y sommes restées sages, nous contentant de prendre quelques photographies sous le regard amusé des vendeuses – merci à elles ! D’ailleurs, Les Croqueuses remercient toute l’équipe du Café Pouchkine pour son accueil aimable et généreux. Nous reviendrons, c’est sûr. Et sans doute bien moins sages : il nous reste tant à découvrir encore de la cuisine russe ! Cпасибо!

{ Infos Pratiques }

Le Café Pouchkine place de la Madeleine est ouvert tous les jours jusqu’à 22h30. Du lundi au samedi à partir de 7h30, le dimanche à partir de 10h00.

Une Pagode à Paris

Une Pagode à Paris

Est-ce possible ? Une pagode, toute rouge et couverte de tuiles vernissées, en plein Paris ? Mais oui ! D’ailleurs, il y en a plusieurs. La plus connue des Parisiens reste certainement le mythique cinéma du VIIème arrondissement, d’inspiration japonaise et malheureusement fermé fin 2015, suite à une obscure bataille juridique…

Celle où nous vous emmenons se dresse dans un autre quartier, la plaine Monceau, à l’angle des rues de Courcelles et Rembrandt. Et son style est chinois. L’histoire de cette pagode est amusante : imaginez que, sous cet habillage spectaculaire réalisé par l’architecte Fernand Bloch, se cache un hôtel particulier haussmannien des plus classiques, bâti en 1880 ! Mais en 1925, celui-ci est racheté par un certain Ching Tsai Loo, jeune marchand d’art asiatique à la recherche d’un écrin digne de sa collection. C’est lui qui en commandera la transformation. À l’époque, nul besoin de permis de construire – et c’est tant mieux ! La galerie C.T. Loo & Cie est née.

L’intérieur, dont les aménagements ont été faits de panneaux de laque XVIIIème siècle, restitue paraît-il à merveille l’atmosphère orientale voulue par Mr LOO. Nous n’avons – pour l’instant ! – pas pu y pénétrer. Mais les Croqueuses sont tenaces… @ suivre !

RADIO-CROQUEUSES !