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À Paris, Noël est au Printemps

À Paris, Noël est au Printemps

Déjà décembre. Pour Les Croqueuses, voilà venue l’heure du dernier rendez-vous de l’année, l’occasion de fêter dignement l’arrivée officielle de notre quatrième pinceau ! Alors, quel arrondissement choisir ? Dans quel quartier aller promener nos carnets afin de croquer Noël à Paris ? Celui des « Grands Magasins » bien sûr – celui des foules d’enfants, nez collés aux vitrines !

Le ciel est d’un bleu splendide : nous pourrons croquer dehors. Mais d’abord, admirons ces fameuses vitrines. Savez-vous que ce spectacle rituel revient chaque année depuis plus d’un siècle ? Et qu’elles sont toutes – celles du Printemps comme celles des Galeries Lafayette ou du Bon Marché – animées par un seul et même homme depuis 1972, le marionnettiste Jean-Claude Dehix ? Finalement, trois d’entre nous choisissent de traverser le boulevard. Le trottoir d’en face nous offre un beau point de vue sur l’architecture exceptionnelle du Printemps Haussmann, signée Paul Sédille (en 1883) puis René Binet (en 1905).

Fondée près de vingt ans plus tôt par deux anciens employés du Bon Marché, le Nivernais Jules Jaluzot et son associé Jean-Alfred Duclos, l’entreprise se tenait au départ sur trois étages d’un immeuble ordinaire. Mais en 1881, son incendie est l’occasion de construire le « grand » magasin que l’on connaît tous aujourd’hui. Celui-ci fut le premier bâtiment commercial entièrement éclairé par l’électricité, six ans avant les rues de Paris ! C’était une telle révolution technique que « l’usine électrique » était exposée derrière une vitre à l’entresol, afin que les clients puissent l’admirer. Premiers ascenseurs, premiers escaliers roulants, principe des soldes récurrents, connexion directe avec métro… le Printemps s’est toujours montré innovant.

Mais où est donc passée notre quatrième Croqueuse ? Elle s’est réfugiée bien au chaud, dans l’une des jolies entrées rondes, pavées de mosaïque : elle y peint le sapin. Nos premiers dessins terminés, nous la rejoignons pour monter jusqu’au 6ème étage. Une autre merveille architecturale nous attend à la Brasserie Printemps

Si vous n’êtes pas du genre blasé-revenu-de-tout et que vous n’y avez encore jamais mis les pieds, préparez-vous à rester un moment le nez en l’air, totalement ébloui : le restaurant est installé sous une verrière extraordinaire. Par chance – ou par bienveillance envers ses clients – la brasserie a installé des miroirs sur ses tables. Grâce à eux, vous éviterez donc un bon torticolis ! Créé par l’atelier Brière en 1923, cette coupole monumentale est composée de 3125 panneaux de vitrail, tous numérotés. Leur verre soufflé et martelé, dit Muffled, a été fabriqué spécialement pour cette commande. On est immédiatement frappé par la grande variété des nuances de bleu et de vert, respectivement au nombre de 7 et 10. En 1939, les grands magasins parisiens durent déposer leurs vitraux pour les mettre en caisses. Beaucoup ne seront jamais remontés… Par bonheur, ceux de la coupole Charras le furent, en 1973, par le propre petit-fils de l’artisan qui les avait créés.

Mais la beauté du plafond ne doit pas nous faire oublier celle qui nous attend dans l’assiette ! Sachez, lorsque vous regarderez nos photographies publiée plus bas, que chacun des plats goûtés ce jour-là – burrata à la truffe, cocktail de crevettes, ravioles du Dauphiné, fricassé de volaille, Paris-Brest et crème brûlée – se révèlera aussi bon que beau… avec une mention spéciale +++ pour les desserts, à la fois très copieux et vraiment délicieux. (Pour tout vous dire, je ne suis pas portée sur le sucré, mais le praliné de ce Paris-Brest… Oh, mon dieu !) Grâce à la gentillesse remarquable de toute l’équipe, nous avons pu découvrir le menu de fête Rêve de Noël et le petit salon « Montmartre », qui peut se réserver pour diverses occasions. (La brasserie elle-même est très régulièrement privatisée pour des événements.) Vous nous avez chouchoutées, merci encore et de tout cœur pour votre accueil !

Enfin, nous grimpons au 9ème étage du Printemps Beauté. Sa terrasse est l’un des plus beaux points de vue de la capitale. Fin de l’après-midi : le soleil qui flambe joue à cache-cache avec la Tour Eiffel et doucement se couche sur le camaïeu gris des toits. Le bleu du ciel s’habille de rose, de mauve… et nous admirons le spectacle ensemble – crayons toujours en mains, bien sûr. 🙂

Merci Paris pour ces merveilles… et bonnes fêtes à tous ! ♥

RADIO-CROQUEUSES !