Close
Un Dim Sum à Paris

Un Dim Sum à Paris

C’est un lieu étonnant, dont on ne soupçonne pas l’existence depuis la rue – d’autant que la rue n’en est pas vraiment une, puisqu’il s’agit d’une place. La Maison de Thé que nous allons visiter se cache, en effet, derrière la façade et les (superbes) bureaux d’une agence de voyage, sur la (très chic) place Saint-Sulpice, dans le 6ème arrondissement.

LE PREMIER PAS

C’est à Lao Tseu que l’on prête cette sagesse : « Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas. » Si vous souhaitez partir en Chine, votre premier pas peut se faire ici. Côté pratique, tout est là pour concevoir votre voyage – de beaux catalogues qui font rêver et des agents qui vous attendent, prêts à répondre à vos demandes.

Mais côté « voyage immobile » aussi ! Ce bel endroit, dont les proportions généreuses révèlent un passé d’ancien cinéma, vous accueillera le temps d’une pause et vous dégusterez, tranquille, un Oolong parfumé en feuilletant des livres d’art… Car, oui, en plus d’être une boutique – où l’on peut acheter d’excellents thés en vrac, de la vaisselle, de la papeterie et des foulards en soie – c’est également une galerie ! Des événements culturels y ont lieu régulièrement. Conférences, expositions ou ateliers : la programmation est très riche.

LES PREMIERS PLATS

Côté plus « gourmand » du voyage, tel que toute Croqueuse qui se respecte l’entend… Yum yum! Il faut dire que nous avons été chouchoutées par l’équipe, dont nous étions les invitées pour la seconde fois. Mais, du crayon à la baguette et du carnet à l’assiette, comment savoir où donner de la tête ? Nous avons procédé par ordre : dessins d’abord, dim sum ensuite ! Croquis, puis mochis !

Tous les midis de la semaine, La Maison de Thé devient restaurant. Le samedi, elle propose un brunch également. Ce jeudi-là, au menu des Croqueuses : salade chinoise sauce cacahuètes, soupe tom kha au lait de coco et citronnelle, nouilles de riz « spicy » et… dim sum en folie, bien sûr ! Ces petites bouchées, le plus souvent cuites à la vapeur (mais pas seulement) sont semble-t-il une spécialité du Sud-Est de la Chine (Canton, Hong-Kong…) et tout spécialement le fait qu’on les serve, salées ou sucrées, dans les cha lau – littéralement « établissement de thé ». Sur nos photos, hélas, vous ne les verrez presque pas : nous les avons mangés trop vite ! En revanche, nous vous les montrons dans la vidéo.

Ceux que vous goûterez à La Maison de Thé des Maisons du Voyage sont signés YOOM. Véronique aime la variété des saveurs de ces différents dim sum. (C’est un peu le principe des tapas espagnols ou du mezzé libanais !) Et la soupe tom kha lui a beaucoup plu – rien d’étonnant quand on sait qu’elle raffole de la cuisine du Sud-Est asiatique. Anne, qui a peu l’habitude de manger chinois, a pris un grand plaisir au dépaysement de ses papilles. Quant à Fabienne et Aurélie, nos deux « becs sucrés » de service, elles ont complètement craqué sur les desserts… « Mention spéciale pour le mochi cœur coulant praliné, une tuerie ! » me souffle-t-on dans l’oreillette !

NOËL CHINOIS !

Vous le savez peut-être si vous nous suivez : chaque année, Les Croqueuses de Paris s’offrent un déjeuner de Noël. En 2016, nous avons trinqué à la Brasserie Printemps. Et l’an dernier, au Bouillon Chartier. Cette fois, notre repas de fête fut donc délicieusement chinois. Les cadeaux ont été échangés – les vœux, les bises et les fous rires avec ! C’est pourquoi il est temps d’adresser un grand MERCI à tous : d’abord à Marie-Hélène pour son accueil et sa générosité, à ses deux collègues pour leur patience, à nos voisines de tables pour leurs compliments, à Mams et Tenzin pour leurs sourires en cuisine et à notre chère consœur Anne Steilein pour sa visite pleine de bonne humeur !

Enfin, après Noël arrive le Nouvel An. Trop tard ? Déjà passé ? Certes, mais… une deuxième chance de faire la fête s’offre à vous puisque le Nouvel An chinois commence le 5 février prochain. Bon, attention au « coup de vieux » : nous entrerons alors dans l’année 4717, placée sous le signe du « cochon de terre » ! Et sachez qu’à Paris, de nombreuses festivités vous attendent…

新年快乐 ! Bonne année !

{ Infos Pratiques }

La Maison de Thé est au n°76 de la rue Bonaparte, Paris 6ème. Métro Saint-Sulpice. Elle est ouverte tous les jours sauf le dimanche de 10h00 à 19h00. Réservations au 01 40 51 95 17.

Un Bouillon à Paris

Un Bouillon à Paris

L’année dernière, pour leur traditionnel repas de Noël entre copines, Les Croqueuses de Paris cherchaient l’endroit idéal. Étant données nos exigences et celles de nos porte-monnaie, le restaurant devait réunir trois qualités essentielles : typiquement parisien, chaleureux et bon marché… La veille encore, les recherches allaient bon train quand Véronique eut une illumination soudaine ! « Et si on allait chez Chartier ? »

TOUS AU BOUILLON !

Fabienne connaissait déjà, mais pas Aurélie ni Anne. Ce déjeuner serait donc l’occasion de leur faire découvrir ce haut lieu de parisianisme populaire. Car des bouillons, au début du XXème siècle, il y en avait plus de 250 dans la capitale ! Les ouvriers, les petits employés, les forts des Halles s’y nourrissaient chaque jour.

Le père de Véronique l’y emmenait, petite. C’est lui qui disait « chez Chartier » mais en réalité, ils en fréquentaient plusieurs, tous dans le même style à la fois simple et Belle Époque. Notre Croqueuse se souvient surtout de deux d’entre eux. Le premier, qui se situait à l’étage d’un immeuble rue de Richelieu, semble avoir fermé. Le second, rue du Commerce dans le 15ème arrondissement, existe encore :  il s’est modernisé – embourgeoisé aussi sans doute…

Celui-ci, le vrai Bouillon Chartier, reste authentique, avec son potage de légumes à 1€ ou ses desserts tous entre 2,60 et 4€ – dont les fameux chou et baba au rhum couverts de Chantilly qui feront craquer (et croquer) Aurélie et Fabienne !

UNE INSTITUTION

Mais d’abord, il faut s’ouvrir l’appétit : nous nous offrons une longue balade à travers le dédale des passages couverts. Le quartier en est plein et c’est toujours un grand bonheur de les parcourir en décembre, quand ils se préparent pour les fêtes et se parent de guirlandes.

Quelques minutes avant l’ouverture, Les Croqueuses rejoignent la file d’attente qui s’est déjà formée dans la cour, devant l’entrée du restaurant… Que dis-je ? De cette institution, fondée par les deux frères Chartier en 1896 ! Il y a la queue, oui. Car les 325 places assises de l’immense salle – une ancienne cour intérieure couverte par une verrière et aujourd’hui classée « Monuments Historiques » – sont fort courues aux heures de pointe !

Lorsque les portes s’ouvrent, nous faisons en sorte d’être placées au fond afin d’avoir une belle vue. Sympa, la perspective et les miroirs immenses tout autour de la salle ! C’est ainsi que Max deviendra « notre » serveur : vif, souriant, sympathique, efficace… celui-ci nous mettra tellement à l’aise que nous resterons assises à cette même table cinq heures durant – oui oui, vous avez bien lu ! Le temps de tout bien croquer, tranquilles, à tous les sens du terme.

DES CONVERSATIONS

Et puis, comme souvent à Paris – si si, détrompez-vous ! – dans ce genre d’endroit convivial, la conversation s’engage entre voisins de table..

La dame placée à la gauche de Véronique, s’apercevant qu’elle figure en gros plan sur son dessin, lui confie son prénom et la raison de sa présence ici aujourd’hui : Sophie est venue, avec son mari, parce que c’est son anniversaire et qu’elle adore ce restaurant. C’est un déjeuner de fête, mais en toute discrétion, sans bougie ni gâteau, juste comme ça – un petit rituel de « vieux » Parisiens.

De l’autre côté de l’allée, on célèbre autre chose. Le costume d’un des clients nous intrigue beaucoup, avec son gilet noir, ses bas blancs, son jabot et ses manches en dentelles. Serait-ce un comédien ? Travaille-t-il au Musée Grévin, situé juste à côté ? Eh bien, pas du tout : il s’agit d’un Notaire qui vient de prêter serment !

L’après-midi a passé vite, dans cette atmosphère si particulière… un pur bonheur. Max aura bientôt fini son service et la relève est arrivée : sa collègue (et amie) Virginie vient d’enfiler son grand tablier. L’addition griffonnée sur la nappe, nous leur offrons en guise de pourboire nos petits cadeaux de Noël (cartes postales et badges) et promettons de revenir. Leurs deux beaux sourires nous font très plaisirs. Depuis, Aurélie a tenu promesse – pas moins de quatre fois ! – y amenant moult copines et famille de passage, tous conquis par l’ambiance, le ballet des serveurs, le décor et le rapport qualité-prix.

Alors… et vous qui nous lisez, irez-vous à votre tour ? Si oui, soyez choux, saluez Max ou Virginie pour nous !

{ Infos Pratiques }

Le Bouillon Chartier est au n°7 de la rue du Faubourg Montmartre, Paris 9ème. Métro Grands Boulevards. Il est ou­vert tous les jours de 11h30 à minuit. (Pas de réservation.)

Paris est un Jardin tropical

Paris est un Jardin tropical

Sans doute connaissez-vous le Bois de Vincennes – l’autre poumon vert de Paris, le pendant du Bois de Boulogne côté Est de la capitale. On y va pour le Zoo, le Parc Floral ou encore l’Hippodrome… mais savez-vous qu’on peut aussi s’y perdre dans une petite « jungle » où d’anciens pavillons exotiques semblent s’être peu à peu figés sous la mousse ? Venez, nous allons visiter le Jardin d’Agronomie Tropicale de Paris.

DUR PASSÉ

Lieu de promenade ouvert à tous à la pointe la plus orientale du Bois, l’endroit porte la marque d’une histoire plutôt lourde – un passé en forme de passif… Créé à la fin du XIXe siècle pour étudier les plantes cultivables Outre-mer, le jardin fut en effet choisi en 1907 pour accueillir la première Exposition coloniale organisée à Paris.

On le divise alors en deux parties principales, africaine et asiatique, de part et d’autre de l’allée centrale. Des pavillons sont construits qui demeurent aujourd’hui, parfois en très mauvais état ; d’autres ont été détruits. Des villages traditionnels congolais, indochinois, malgache et kanak y sont reconstitués, ainsi qu’une ferme soudanaise et un campement touareg. Des « autochtones » y tiennent leur propre rôle pour le public français en quête d’exotisme. On n’est pas loin du « zoo humain »… Et c’est un gros succès : de mai à octobre, deux millions de visiteurs viendront voir à quoi ressemble la vie « aux colonies ». D’ailleurs, l’idée n’est pas seulement d’en montrer un aperçu, mais bien de faire envie. Car à l’époque, on manque de cadres administratifs et l’État espère, par cette opération, recruter des volontaires pour partir s’installer là-bas.

Quelques éléments sont antérieurs à 1907. Ainsi les serres des deux marques de chocolat et de café Menier et Hamel furent-elles remontées au Jardin d’agronomie tropicale à l’issue de l’Exposition universelle de 1900. Tout comme le fut la porte chinoise en bois rouge après l’Exposition universelle de 1906, où elle était exposée sous la verrière du Grand Palais. D’autres monuments, notamment mémoriels, sont au contraire plus récents – par exemple, le stûpa dédié aux soldats cambodgiens et laotiens morts pour la France. Car le lieu porte aussi l’empreinte de la Première guerre mondiale, durant laquelle fut installé l’hôpital des troupes coloniales et construite la toute première mosquée de France métropolitaine… Si le sujet vous intéresse, nous vous conseillons ce superbe documentaire signé Françoise Poulin Jacob.

VERT L’AVENIR

Mais ce lieu de mémoire, hanté par la guerre et la colonisation, porte aussi le beau nom de René Dumont, premier penseur français de l’écologie politique. Et on y travaille à l’avenir, avec les CIRED (Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement) et CIRAD (Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement)…

Mais le présent est bien là, lui aussi. Grâce, notamment, à l‘association V’île Fertile. Ses ambitions sont plus locales : micro-ferme maraîchère associative, elle produit des légumes frais, sains et décarbonés, en tirant partie des ressources organiques de la ville pour les vendre au détail, sur place.

Vous le savez, Les Croqueuses vivent au présent elles aussi, bien décidées à profiter de ces instants d’amitié partagée – crayons, pinceaux et carnets à la main. Alors, ce matin-là, nous avons traversé le Bois de Vincennes ensemble, croisé les oies bernaches et la police montée, poussé la petite porte verte du Jardin d’Agronomie Tropicale et nous sommes laissées avaler par cette fausse « jungle » pleine de fantômes et de jolies surprises…

CARPE DIEM

Qui penserait voir, ici, à Paris, des couples de perroquets verts s’envoler de branches en branches ? Alors que nous traversons le jardin en quête d’un endroit propice au dessin, notre Croqueuse Véronique soudain s’arrête et nous montrent les feuillages, surexcitée. « Promis, je vous jure, c’était des perroquets verts ! Je les ai reconnus, j’en ai vus l’année dernière au Sri Lanka ! » Hum. Les trois autres Croqueuses, il faut l’avouer, restent songeuses. Voire perplexes. Il fait très chaud – et lourd, et moite – ce jour-là. Elles n’osent pas proposer à Véronique de se tenir à l’ombre et de boire un peu d’eau fraîche… quand tout-à-coup, un bruissement dans les arbres attire l’attention d’Aurélie. « Je les ai vus aussi ! C’est dingue ! Ils sont magnifiques ! » Ouf, Véronique se sent moins seule.

Quelques pas plus loin, l’endroit propice est trouvé. L’esplanade du Dinh vietnamien nous accueille avec son joli mur de briques et son urne funéraire en bronze, semblable paraît-il à celles du Palais Impérial de Hué. En face, une pagode rouge, qui tranche avec le vert vif des bambous. Et au milieu, un escalier flanqué de deux gros dragons pas commodes. Voilà, on y est. L’inspiration est là. On s’assoit et on croque, dans une quiétude tropicale intense, jusqu’à totale inanition… sans oublier de faire, évidemment, quelques pitreries pour la galerie !

{ Infos Pratiques }

Le Jardin d’Agronomie Tropicale est au n°45 bis de l’avenue de la Belle-Gabrielle, Paris 12ème. RER Nogent sur Marne (ligne A – direction Boissy-Saint-Léger / La Varenne) puis 10 minutes à pied. Il est ou­vert tous les jours à partir de 9h30 ; l’heure de fermeture dépend des saisons…

Exposition Chefs-d’œuvre ! { Musée Picasso }

Exposition Chefs-d’œuvre ! { Musée Picasso }

Courant novembre, Les Croqueuses de Paris étaient invitées par le Musée Picasso à l’exposition Chefs-d’œuvre ! Comme pour Guernica, Aurélie et Véronique ont aussitôt répondu présent : la première lors d’une soirée privée avec la commissaire, la seconde en allant y « croquer » au milieu du public.

Qu’est-ce qu’un chef-d’œuvre ? Comment le reconnaît-on ? Est-ce une révélation unique et immédiate ou cela se construit-il en plusieurs étapes, au fil du temps ? C’est cette énigme passionnante – posée comme en prolongement de l’exposition précédente sur le « cas Guernica » – que ce tout nouvel accrochage nous invite à (tenter de) résoudre.

Évidemment, pour Picasso, la question se pose d’autant plus que son œuvre est prolifique – certains n’ont pas manqué de le lui reprocher, d’ailleurs ! – et qu’il a pratiqué de très nombreuses techniques : peinture et dessin bien sûr, mais aussi gravure et sculpture.  (Et quelle grâce, quelle émotion, ses petits papiers déchirés, si fragiles et légers…) La quête d’une réponse est donc pour le visiteur l’occasion de revoir ou de découvrir différents aspects de cette œuvre exceptionnelle, multiple et généreuse, témoignant d’une vie entière de recherche consacrée à la création – peut-être son ultime chef-d’œuvre ?

Au cours de sa visite, Aurélie croquera des visages – notamment celui de Dora Maar, d’après le portrait qu’elle adore – tandis qu’Esmeralda posera sagement devant Véronique… Cette dernière ira ensuite, à l’étage, admirer la superbe collection personnelle de Picasso : des choix qui éclairent bien évidemment son œuvre !

Véronique testera aussi la terrasse du café, très agréable sous ce doux soleil de novembre. Puis, en sortant, elle poussera la porte de la boutique du musée, située sur le trottoir d’en face, et sera très heureuse (et fière !) d’y trouver son album Les Trois Musiciens en deux versions, française et anglaise – classe, non ? 😉

Encore un grand merci au Musée Picasso pour sa fidélité : d’exposition en exposition, Les Croqueuses redécouvrent sans cesse le travail de ce grand artiste sous de nouveaux jours, passionnants… Chers lecteurs, n’hésitez pas à faire de même !

Un Musée à Montmartre

Un Musée à Montmartre

De toutes Les Croqueuses, seule Anne – la plus provinciale d’entre nous, n’ayant jamais habité à Paris – était déjà venue au Musée de Montmartre. L’erreur fut réparée en septembre, avec bonheur. Renoir, Bernard, Dufy, Camoin, Valadon, Utrillo… tous ont séjourné ou vécu ici. Et y ont travaillé. En matière de beaux lieux, les artistes se trompent rarement !

LES JARDINS

Oui, on peut employer le pluriel, car l’espace extérieur du musée se partage en plusieurs lieux distincts. Depuis la rue Cortot, on ne devine pas que tout ce vert est caché derrière la façade. Ces jardins sont reliés entre eux par différents passages – longue allée couverte de roses et de coings, portes ouvertes dans de vieux murs ou volées d’escaliers plongeant dans la verdure. Le plus vaste accueille, autour des nénuphars, les tables du Café Renoir. C’est là, dans ce jardin, qu’a été peint La balançoire. Plus bas, la vue embrasse généreusement le quartier, les vignes du Clos Montmartre et le Lapin Agile. On aperçoit le cimetière Saint-Vincent – où sont enterrés les peintres Utrillo et Boudin, les affichistes Steinlen et Chéret, les écrivains Roland Dorgelès et Marcel Aymé, ainsi que Marcel Carné.

Il fait si bon dehors, deux des Croqueuses s’y installent pour dessiner. Anne croque la façade arrière du musée ; Fabienne, l’atelier de Suzanne vu depuis la terrasse du café. Véronique poursuit la visite…

LE MUSÉE

C’est la Société d’Histoire et d’Archéologie Le Vieux Montmartre, créée en 1886, qui peu à peu a constitué un fonds d’œuvres très important – peintures, sculptures, affiches, dessins, lithographies, photographies… L’ensemble raconte, de manière assez vivante, l’histoire de ce quartier emblématique. Populaire, créatif, révolté. En un mot, bouillonnant !

L’évocation des danseuses de cancan et celle du café, avec son superbe zinc, sont particulièrement réussies. Celle du cabaret Le Chat Noir aussi. On y découvre une pure merveille : douze décors du fameux théâtre d’ombres d’Henri Rivière – dont Véronique est une grande admiratrice. Créé en 1960, le musée fut repensé en 2011 sous la houlette de la société Kleber-Rossillon, globalement plus spécialisée dans les parcs et les châteaux médiévaux. Le résultat est vraiment séduisant, sans tape-à-l’œil attrape-touristes. Pardon, mais… à Montmartre, tout Parisien se méfie !

CHEZ SUZANNE ET MAURICE

La reconstitution de l’atelier-appartement que Suzanne Valadon partageait avec son fils, Maurice Utrillo, est à ce titre exemplaire. Confiée à Hubert Le Gall, elle nous emmène doucement dans une autre époque. Dans une intimité simplement évoquée. Dès l’entrée, les Croqueuses avançaient sur la pointe des pieds comme si Suzanne, remontant soudain l’escalier, allait nous surprendre chez elle. Après avoir (un peu) hésité avec le beau zinc du musée, Véronique choisira de dessiner l’atelier. Pour l’espace, pour la lumière… et surtout l’émotion.

Y serez-vous sensibles, vous aussi ? Venez, si vous le pouvez, un matin de semaine et prenez le temps d’y flâner. Le portable éteint au fond du sac, laissez-vous séduire par l’atmosphère, si particulière, du Montmartre de 1900. Petit conseil de Croqueuses : en Métro, prenez la ligne 12 et descendez à Lamarck-Caulaincourt. Vous éviterez le plus gros des troupes de touristes et profiterez de jolies rues, moins fréquentées qu’autour de la place du Tertre. (De rien !)

{ Infos Pratiques }

Le Musée de Montmartre est au n°12 de la rue Cortot, Paris 18ème. Métro Lamarck-Caulaincourt ou Anvers (puis funiculaire de Montmartre). Il est ou­vert tous les jours de 10h à 19h d’avril à septembre et de 10h à 18h d’octobre à mars.

Le Café Renoir, lui, vous accueille du mercredi au dimanche de 12h15 à 17h d’octobre à avril. Mais à partir du 1er mai, il est ouvert tous les jours de 12h15 à 18h.

À Paris comme à Mexico

À Paris comme à Mexico

Ce midi, Les Croqueuses vous emmènent au Mexique ! Pas le temps ? Pas les sous ? Mais si ! Nous n’irons pas plus loin que la rue Dante, dans le 5ème arrondissement et Mexi & Co fait partie des « petites tables » à 10,00 € – dépaysement compris. Vous allez adorer !

Une fois n’est pas coutume, l’article sera court. Les images parlent d’elles-mêmes, non ? Couleurs vives et chatoyantes, fresques naïves signées Julian Burgos, guirlandes, guitare et paniers pendus au plafond, fleurs fraîches et vaisselle de récup’, quesadilla et burritos, épicerie et restaurant… Voilà, c’est ça, Mexi & Co !

Carmen se démène en cuisine – tout est fait maison ici, même les chips de maïs – et sert aussi vite qu’elle le peut, sans se prendre la tête. Depuis le temps, pas la peine de se mettre la rate au court-bouillon ! Ce restaurant a fait ses preuves et fêtera ses 30 ans l’an prochain. C’est une belle aventure qui dure. Avec le même propriétaire colombien et une autre enseigne, quasi jumelle, à quelques pas : El Sol y la Luna. Tranquille, quoi. D’ailleurs, quand le coup de feu est passé, Carmen se pose un peu. Elle remonte le volume de la musique (assortie au décor) et nous laisse carte blanche pour dessiner… jusqu’au soir si on veut. ¡ Gracias y viva Mexi & Co !

{ Infos Pratiques }

Le Mexi & Co est au n°10 de la rue Dante, Paris 5ème. Métro Saint-Michel ou Cluny-La Sorbonne. Il est ouvert tous les jours de 12h00 à 23h00.

RADIO-CROQUEUSES !