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{ 2024 } Une année au musée !
Chers lecteurs, amis et @bonnés, vous êtes nombreux à nous réclamer notre calendrier 2024. Super nouvelle, il est prêt, déjà disponible à l’achat dans notre boutique ETSY ! Consacré aux musées parisiens, il vous emmènera chaque mois en visite, dans la capitale et parfois autour. En complément, pour mieux vous guider vers tous ces beaux lieux culturels, nous avons imaginé cet article !
► Janvier « SORTIE CROQUIS au Musée Gustave Moreau » ► Février « INVITÉS V.I.P. à la Maison La Roche » ► Mars « VOYAGE MÉDIÉVAL au Musée de Cluny » ► Avril « AMBIANCE COSY au Musée de la Vie romantique » ► Mai « RENDEZ-VOUS à Giverny, chez Claude Monet » ► Juin « FUGUE EN QUATUOR à la Cité de la Musique » ► Juillet « PIQUE-NIQUE ARTISTIQUE chez Vincent à Auvers. » ► Août « DESSINS DE SOUTIEN au Musée de l'Éventail » ► Septembre « VISITE (RÉ)CRÉATIVE au Musée Bourdelle » ► Octobre « LEÇON DE DÉCO chez Victor Hugo » ► Novembre « RENCONTRES ANIMALES à la Cité de l'Architecture » ► Décembre « CARNET DE BAL à l'Hôtel de la Marine »
Voilà ! Pour en apprendre davantage sur tous ces beaux endroits qui n’attendent que votre venue, il vous suffit de suivre ces liens… Très belle année culturelle à tous !
Paris, c’est moderne !
Qui sait que l’une des premières œuvres architecturales de Le Corbusier se trouve à Paris, qu’elle est ouverte au public et se visite six jours sur sept ? À en croire ceux que nous y avons croisés ce matin-là, essentiellement des étrangers – chinois, italiens, japonais ou américains. Dommage… car la Maison La Roche, moins connue que sa « petite sœur » la Villa Savoye de Poissy (78), est pourtant tout aussi passionnante à découvrir. Heureusement que vous pouvez compter sur Les Croqueuses pour partager leurs bonnes adresses !
Celle-ci se trouve dans le fond d’une impasse du 16ème arrondissement, le square du Docteur Blanche, près du Métro Jasmin. Sybil et Arnaud, de la Fondation Le Corbusier, nous y accueillent. Ils seront nos hôtes et nos guides tout au long de la matinée. Une fois nos splendides sur-chaussures de schtroumpfettes enfilées, nous voilà prêtes à visiter.
La commande passée en 1923 par Raoul La Roche, collectionneur d’art, constitue un projet singulier puisqu’il s’agit de réunir, sous le même toit, les appartements du propriétaire et sa galerie de tableaux. Cette contrainte donne au jeune architecte l’occasion d’exprimer ses idées « modernes » et l’utilisation du béton armé, matériau novateur, lui permet la mise en œuvre de ce qu’il nommera quelques années plus tard les « cinq points d’une architecture nouvelle » : façade et plan libres, fenêtres en longueur, toit-jardin et pilotis. C’est pourquoi cette Maison La Roche est si emblématique du Mouvement Moderne. Avec sa mitoyenne, la Maison Jeanneret, elle est classée Monument Historique depuis 1996 et figure parmi les 17 œuvres de Le Corbusier inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Après la visite, chaque Croqueuse trouve son angle d’attaque. Des lignes, des aplats colorés, des jeux de lumière et de perspective pleins de surprises… malgré son dénuement apparent, la Maison La Roche est fort généreuse. Anne et Fabienne choisissent de croquer la galerie, Aurélie la sculpture de Le Corbusier qui s’y trouve et Véronique, le hall d’entrée vu du premier étage.
Tandis que nous dessinons, deux femmes nous abordent. Junear, étudiante en architecture, arrive tout droit de Chine pour quelques jours de tourisme. Et sa tante, parisienne, l’accueille et la promène. Visiter la Maison La Roche est incontournable pour elle, qui admire l’œuvre de Le Corbusier. D’ailleurs, dans son carnet – car elle aussi croque – figure la Chapelle de Ronchamp. Décidément ! (Pour la petite histoire, c’est grâce à elle que Fabienne et Véronique se sont rencontrées.) L’échange avec les deux femmes est très chaleureux et cet article, l’occasion de le prolonger un peu : nous leur adressons toute notre amitié !
Nos dessins terminés, nous suivons Sybil et Arnaud jusqu’à la Maison Jeanneret, siège de la fondation. Ils nous montrent l’étendue des ressources, y compris numériques, de la bibliothèque et de la documentation. Toute l’œuvre de Le Corbusier y rayonne. Évidemment, nous nous plongeons avec appétit dans les ouvrages tirés de ses carnets de voyage…
Mais le temps file et nous avons déjà pris du retard sur le programme de la journée. Comme nous avons de quoi grignoter dans nos sacs, nos hôtes nous proposent d’accéder au toit-terrasse. Calme, ciel bleu, soleil, vue sur les beaux immeubles et jardins du quartier : c’est un pique-nique de luxe que nous allons faire ! (Et comme vous pourrez le voir dans notre vidéo, on n’arrête plus Aurélie, qui reprend ses pinceaux après le déjeuner pour immortaliser l’une des jolies façades voisines !)
Les Croqueuses de Paris tiennent à remercier encore la Fondation Le Corbusier pour l’accueil d’exception qui leur fut réservé – à la fois très professionnel et vraiment chaleureux.
Chers lecteurs, que vous soyez conquis d’avance (comme Fabienne, Véronique et Junear) ou plus réservés (comme Anne et Aurélie) devant l’œuvre de cet architecte symbole du Mouvement Moderne, nous ne pouvons que vous encourager à aller découvrir la Maison La Roche par vous-mêmes. Si vous le pouvez, n’hésitez pas à prendre un guide. (La prestation est comprise dans le prix du billet, mais n’a lieu que les mercredi et samedi : tous les renseignements sont ici.) Sinon, accompagnez-vous de ce petit dossier pédagogique, très bien fait et en libre accès sur le site. Bonne visite !
Les Croqueuses à La REcyclerie
C’est (toujours) l’été ! Cette fois, nous vous proposons de rester à Paris pour faire un tour à la (géniale) REcyclerie. Cette sortie, c’est vrai, date un peu. Nous y avions tourné une partie du documentaire de Clémentine Isaac, en 2021. Mais qu’importe : notre avis sur ce (fabuleux) tiers-lieu, lui, est « comme neuf » !
D’abord, il y a l’endroit. Quand on sort du métro, la façade semble assez commune. Mais, une fois l’entrée traversée, c’est l’effet WOW! garanti. Car nous sommes dans une ancienne gare, avec vue sur les voies, de ce fameux réseau ferré parisien aujourd’hui désaffecté que l’on appelait « la Petite Ceinture ».
Cette ligne de 32,5 km de long, ouverte en 1852, d’abord aux trains de marchandises puis de passagers, faisait en effet le tour de Paris à l’intérieur du tracé du périphérique actuel, un peu comme les « boulevards des Maréchaux ». Elle a fonctionné de 1852 à 1993 et depuis 2006, la Ville de Paris et la SNCF se sont engagées à la réhabiliter en « corridor écologique », un « écrin pour la biodiversité ». Sentiers nature, promenades plantées, infrastructures sportives, lieux culturels et jardins partagés y ont peu à peu vu le jour – le tout animé par des associations, des habitants, des écoles des quartiers.
Et justement, la REcyclerie – l’une des réalisations emblématiques de Sinny&Ooko, comme le Pavillon des Canaux – fait partie de ces acteurs très engagés sur l’écologie. Son association Les Amis REcycleurs, en charge de l’animation et de la programmation, porte haut les valeurs éco-responsables en proposant une approche ludique et collaborative. L’Atelier René, qui permet de réparer ses objets du quotidien plutôt que de les jeter, ainsi que la Ferme Urbaine en sont d’excellents exemples. Et le Café-Cantine aussi, qui ne sert que du (délicieux) fait maison, bio, local et de saison, en proposant une carte à 50% végétarienne (100% le jeudi !) et valorisant ses déchets sur place, au compost et au poulailler.
Notre Croqueuse Aurélie connaissait bien la REcyclerie puisqu’elle y avait déjà été programmée. Elle avait animé un atelier « carnet de voyage, recyclage & peinture naturelle » en partenariat avec Babel Voyage, l’agence qui organise le No Mad Festival. D’ailleurs, la séance s’était finie en « sourire du lundi », notre joyeuse rubrique hebdomadaire sur Facebook ! Bref, nous étions ravies d’aller y croquer (dans tous les sens du terme) et nous y faire filmer par Clémentine : un lieu particulièrement idéal, en complément du Petit Palais et de la péniche Fluctu Art, pour montrer différentes facettes de Paris !
{ Infos Pratiques }
La REcyclerie est située au 83, boulevard Ornano, Paris 18ème. Métro et Tram Porte de Clignancourt (ligne 4 et T3). Elle est ouverte au public du vendredi au dimanche – voir le détail des horaires par espace.
Paris est une Féerie ! { Épisode 1 }
Cette année, le Père Noël s’est montré particulièrement généreux avec Les Croqueuses puisqu’il a tout simplement exaucé l’un de leurs vœux le plus cher : découvrir et dessiner les coulisses du Moulin Rouge ! Aurélie en rêvait depuis le début de notre aventure et, peu à peu, elle nous a toutes contaminées. Pendant le second confinement, contact fut pris avec l’équipe de communication et quand les spectacles ont enfin pu reprendre, les choses se sont concrétisées avec bonheur.
SUR LE TAPIS ROUGE
Voilà donc, par un gris mercredi de décembre, quatre girls du crayon se retrouvant à Montmartre pour franchir l’entrée mythique, foulant le tapis rouge – non sans céder à la tentation du selfie – sous le moulin encore éteint. Nous avons rendez-vous avec Margot : elle nous fera visiter l’endroit, nous contant à la fois son histoire plus que centenaire et son trépident quotidien.
Le « cabaret le plus célèbre du monde » fut en effet fondé à la fin du XIXème siècle (1889) par deux entrepreneurs spécialisés dans les loisirs : Joseph Oller, concessionnaire des champs de courses de Maisons-Lafitte, et Charles Zidler, déjà détenteur avec lui d’une attraction spectaculaire (montagnes russes tout en bois) fermée par le Préfet qui craignait l’incendie et remplacée par l’Olympia. C’est, à l’instar des Expositions Universelles, un des symboles de cette période de paix pleine d’optimisme que l’on nommera plus tard la « Belle Époque ».
Depuis sa création, le Moulin Rouge a connu plusieurs vies. On y est allé danser, applaudir des numéros de cirque, Le Pétomane, des humoristes qui commentent l’actualité, des concours de strip-tease amateur, des opérettes à grand spectacle, des concerts privés, des films, des vedettes du music-hall et des stars de la chanson. La Goulue, Jane Avril, Colette, Mistinguett, Yvette Guilbert, Joséphine Baker, Édith Piaf s’y sont produites. Plus tard, Ginger Rogers, Liza Minnelli ou Ella Fitzgerald… Et il n’a cessé d’être remodelé : en 1903 par l’architecte du Negresco de Nice, en 1921 parce qu’il avait brûlé, puis en 1929, 1937, 1951 et 1962 !
Le Moulin Rouge d’aujourd’hui est l’héritier de ce dernier réaménagement, avec l’apparition de l’aquarium géant, de la troupe des Doriss Girls et d’une revue dont le nom commence par la lettre F : Féerie fait en effet suite à Frou-Frou (1963), Frisson (1965), Fascination (1967), Fantastic (1970), Festival (1973), Follement (1976), Frénésie (1978), Femmes, femmes, femmes (1983) et Formidable (1988). À l’affiche depuis 1999, elle détient un record de longévité !
Ce premier tour de Moulin terminé, chacune des quatre Croqueuses choisit son sujet favori et son point de vue préféré – tous différents, comme souvent. Fabienne s’installe dans le salon Toulouse-Lautrec, face au comptoir et à la célèbre affiche d’Aristide Bruant ; Véronique et Aurélie restent dans le hall, croquant l’une l’incroyable lustre de Murano, l’autre les portes de la salle ; Anne, quant à elle, a franchi ces dernières et s’est attablée devant les vestiges de l’ancienne fête foraine. Et hop, quatre croquis dans nos carnets !
YES WE CAN CAN !
Après une pause déjeuner rapide, nous revenons nous glisser au cœur de salle, plongée dans l’obscurité. Les Croqueuses de Paris sont de sacrées chanceuses : exceptionnellement, ce jour-là, une répétition a lieu. Portia, une nouvelle recrue vient d’arriver d’Australie et doit monter sur scène le lendemain soir. Toute sa « ligne » de danseuses va l’accompagner pour un filage du spectacle… et nous sommes aux premières loges !
D’autres observateurs sont là aussi : une équipe d’ARTE filme Portia pour la série documentaire Des histoires d’Européens. Le reportage est en ligne sur le Replay, n’hésitez pas à le regarder : vous découvrirez le quotidien des danseuses, la manière dont elles sont formées avant de monter sur scène, leurs rêves, leurs parcours… et d’autres métiers autour du spectacle, couturières ou maître d’hôtel. C’est passionnant.
Les yeux (et les carnets) grand ouverts, Les Croqueuses se retrouvent face à un problème technique nouveau pour elles : comment dessiner dans le noir ? De surcroît, des modèles qui bougent autant ? Certes, nous avions déjà été confrontées à l’exercice du croquis de spectacle lors de notre sortie à l’Académie équestre de Versailles, mais les chevaux se déplaçaient plus lentement que les danseuses de French Cancan et nous avions un peu de lumière !
Comme toujours, nous nous adapterons, tentant de saisir attitudes et mouvements de quelques traits rapides, sans fioriture pour le moment. Aurélie, portée par la magie de l’instant, sera particulièrement productive… tandis que Fabienne, en danseuse passionnée de quadrille, délaissera son crayon pour ne pas perdre une miette de la chorégraphie. Car le Cancan, quel monument !
Tous les regards sont braqués sur Portia. Les nôtres, mais surtout ceux d’Audrey, la danseuse expérimentée qui la coache, et de Janet, la directrice artistique responsable des recrutements. Sans compter ceux des équipes de la communication du Moulin et d’ARTE, autour de la caméra… C’est un bon exercice pour tester sa résistance à la pression face au public. Or, elle rayonne. Si elle est stressée, cela ne se sent pas du tout vu de la salle. Bravo Portia !
STRASS EN COULISSE
Quand la répétition s’achève et que la lumière se rallume, quelques danseuses viennent voir ce que font Les Croqueuses. Nous échangeons et plaisantons ensemble autour de nos savoir-faire respectifs : nous sommes très admiratives de leurs prouesses physiques sur scène, comme elles le sont devant nos carnets de Paris. Janet nous confie qu’elle dessine à ses heures elle aussi – son unique modèle, son dalmatien chéri – et nous offre quelques plumes tombées des costumes en cours de répétition à coller sur nos pages du jour. ♥
En parlant de costumes, c’est l’heure d’aller croquer en coulisse ! Nous nous glissons dans le dédale des couloirs et des escaliers, jusqu’aux différentes salles où sont sagement rangées les tenues, les coiffes et les chaussures, bien alignées le long des murs, sur leurs étagères ou leurs cintres. La répétition est finie, la prochaine représentation dans plusieurs heures : tout est calme, désert, silencieux – idéal pour un dernier croquis. Deux Croqueuses craquent pour des coiffes pleines de plumes, les deux autres pour les robes aux couleurs de la cocarde et les bottines rouge pétant du Cancan.
Mais, c’est l’heure de laisser la place aux couturières « de garde » qui vont prendre soin des costumes avant et après la scène. Un bouton qui saute, une couture qui cède, un strass qui se sauve, une attache qui lâche ? Elles seront là, prêtes à intervenir, l’aiguille aux aguets, un œil sur leur ouvrage, l’autre sur l’écran du conducteur qui diffuse le spectacle en temps réel. On sent la tension qui monte dans les coulisses à mesure que la soirée approche. La salle frémit, elle aussi. Le ballet des serveurs commence : bientôt les tables seront impeccables. Dehors, la nuit noire est tombée sur le moulin illuminé. Les Croqueuses de Paris s’effacent, comblées, presque étourdies, par cette journée de folie… et de pure féerie.
Ce soir, comme le Moulin, les quatre copines ont des ailes. D’autant qu’elles savent ce joli conte de Noël bien loin d’être fini ! En effet, rendez-vous est pris en janvier pour explorer les ateliers de couture et en mars pour admirer le spectacle. Une journée seule ne suffit pas pour mesurer l’incroyable travail accompli chaque jour par les équipes du Moulin Rouge – pas moins de 400 personnes, au total ! Merci à Jean-Luc et Margot de nous l’avoir permis en nous offrant de venir plusieurs fois : c’est grâce à eux, chers abonnés, que vous découvrirez prochainement cinq virtuoses aux doigts de fées, qui font, elles aussi, toute la magie de ce bal mythique… À tout bientôt !
Sauvons le Musée de l’Éventail !
Fin avril, deux des Croqueuses de Paris sont retournées dessiner au musée. « Quoi ? Comment ça, dans un musée ? Ils ne sont pas fermés ? » (Ne niez pas, on vous entend d’ici ! ) Alors, oui, en effet… mais justement. Pour celui-ci, c’est la fermeture définitive qui est à craindre à cause de la crise sanitaire. D’où notre mobilisation : en plus de participer à la cagnotte en ligne, nous avons proposé nos services en venant croquer ce lieu précieux et atypique, pour vous le rendre visible à vous, chers Crocœurs. Nous espérons vous mobiliser, vous aussi !
DE L’ATELIER FAMILIAL
Très gentiment accueillies par Anne et Katia, Aurélie et Véronique ont pu découvrir la richesse des collections du musée, ainsi que l’histoire passionnante de l’atelier qui court déjà sur quatre générations : Joseph Hoguet en 1876 puis son fils Marius en 1899, fonde et font prospérer l’entreprise familiale de Sainte-Geneviève, dans l’Oise. Ils étaient alors tabletiers, c’est-à-dire spécialisés dans la fabrication des montures. Ils travaillent l’écaille de tortue, l’os, la corne, les bois précieux, différents types de nacre… les façonnant, les sculptant, les ajourant, les gravant et les incrustant à l’or fin. Mais la partie haute des éventails n’est pas de leur ressort. Elle est conçue, créée, décorée à Paris, par d’autres artisans d’art – les éventaillistes.
Une autre page s’écrit en 1960. Hervé, qui a pris la succession de son père Marius, rachète à Paris le fond de Kees, l’une des plus prestigieuses maisons d’éventails du XIXème siècle. Grâce à lui, les deux savoir-faire sont enfin réunis sous la même enseigne : celle des Hoguet. Sa fille Anne, nommée Maître d’Art en 1994, y confectionne des éventails pour l’opéra, le théâtre, le cinéma et la haute couture (Dior, Gaultier, Hermès, Lacroix, Nina Ricci, Louis Vuitton…). Elle effectue également des travaux de restauration. C’est elle qui, consciente de la richesse historique de son héritage familial, a créé le Musée de l’Éventail dans les locaux de l’atelier.
AU MUSÉE EN PÉRIL
Aurélie choisira de dessiner la petite table de travail d’Anne, placée en pleine lumière, juste devant la fenêtre par laquelle on devine l’agitation parisienne. L’endroit est fascinant, comme le sont si souvent les ateliers d’artistes : débordant de boîtes à trésors, de gabarits, d’outils aux pouvoirs inconnus, d’ingrédients mystérieux, de dentelles et de poudres d’or.
Véronique, de son côté, tentera de rendre l’atmosphère à la fois chaleureuse et impressionnante du magnifique salon d’exposition de style Henry II, avec sa cheminée monumentale, ses meubles à tiroirs en noyer, son plafond à caissons et ses murs tapissés de drap bleu brodé de fil d’or. La pièce est d’ailleurs classée « Monument Historique » depuis 2004…
Au cas où la perte de ce trésor vous attristerait autant que nous, vous pouvez – au choix… ou tout à la fois :
- participer directement à la cagnotte Leetchi
- signer la pétition adressée à la Mairie de Paris
- partager cet article autour de vous
- gâter vos proches sur notre boutique en ligne
Mais oui, chers Crocœurs, pensez à la Fête des Mères, aux anniversaires à venir ou au plaisir tout simple de recevoir un petit courrier dans sa boîte aux lettres ! Nous nous sommes engagées auprès d’Anne et Katia à reverser le bénéfice des ventes du mois de mai dans la cagnotte du musée.
Les Croqueuses de Paris ne roulent pas sur l’or… mais à force de sorties annulées d’une part et de cartes postales vendues jusqu’au bout de la Terre de l’autre (de Los Angeles à Auckland, de Singapour à Ottawa… merci merci ♥) nous avions quelques petits sous en poche. Or, impossible pour nous de voir mourir sans réagir cette mémoire artisanale et artistique en plein cœur de Paris : s’il vous plaît, préservons-la ensemble !
Rendez-vous aux « télé-Crocœurs » !
Il y a trois ans, Les Croqueuses avaient organisé une sortie ouverte à tous, au Palais-Royal. Dès 2015, au début de nos activités, on nous l’a demandé ! Régulièrement, nous invitions déjà des artistes à nous rejoindre individuellement pour dessiner « leur » lieu parisien chéri – cf. la rubrique « Qui croque avec nous ? » Mais nous n’avions jamais tenté d’ouvrir nos séances à tous. Ce fut un moment délicieux, comme l’article et la vidéo en témoignent. Depuis, nous avons affectueusement surnommé tous ceux qui suivent et participent à nos activités : « les Crocœurs » !
Aujourd’hui, bien sûr, le contexte est différent : impossible de se réunir pour aller croquer Paris, et moins encore de finir la séance en trinquant dans un joli café. Pourtant, la technologie nous permet de garder le lien avec notre entourage confiné plus loin… pourquoi ne pas l’utiliser aussi pour ça ? Puisque nous pratiquons désormais le « télé-croquis » de manière hebdomadaire, nous sommes fin prêtes à ouvrir notre prochaine séance à tous !
Rendez-vous demain, jeudi 23 avril à 15 heures. Quelques minutes avant nous publierons, ici-même et sur notre page Facebook, un lien de connexion pour nous rejoindre en visioconférence (pas besoin d’avoir un compte, juste une webcam en état de marche) et un autre vers l’album-photo partagé de la sortie. Nous avons choisi un lieu où nous nous étions promenées sans sortir nos carnets, entre une matinée bien remplie à dessiner par-là et une fin d’après-midi gourmande passée par-ici… Deviné ? Réponse demain à 15 heures ! 😉
Un tiki à Paris
« Comment ? Tu ne connais pas Les Grands Voisins ? » « Cet endroit va vous plaire, c’est certain. Mais allez-y vite : il est éphémère ! » « Oh, ce week-end, tu ne devineras jamais : j’ai campé aux Grands Voisins ! C’était trop bien ! » Bref, depuis quelque temps, tout le monde autour de nous en parlait. Or, il n’en faut pas tant pour piquer la curiosité d’une Croqueuse. Une visite chez ces fameux « voisins » s’est rapidement imposée. D’ailleurs, cela tombait bien : nous n’avions jamais croqué ensemble dans le 14ème arrondissement.
Les Grands Voisins, qu’est-ce que c’est ? Plein de choses, différentes et complémentaires : des start up et des associations*, un vrai camping et de l’hébergement d’urgence, de l’activité quotidienne et de l’événementiel, des ateliers d’artistes, une bibliothèque, des ruches, un jardin, une boulangerie, une champignonnière, une brocante, des restaurants… Et tout cela, dans l’enceinte de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul transformée en zone piétonne, immense, entre Port-Royal et Denfert-Rochereau. Vous imaginez ? Le rêve, à Paris ! (* Food de Rue ♥ !)
En regardant les photographies ci-dessous, vous comprendrez vite pourquoi tout le monde y va. Et y retourne, encore et encore, pour le faire découvrir à d’autres. D’autant que Les Grands Voisins sont en perpétuelle mutation ! C’est même la raison d’être du projet… puisqu’il s’agit d’accompagner, sur plus de cinq années, la transformation progressive de l’hôpital désaffecté en tout nouveau quartier. Bref, c’est un lieu vivant, étonnant, attachant… qui espère vous faire faire « l’expérience d’autres manières d’habiter la ville ».
C’est simple, une fois entrées au 82 de l’avenue Denfert-Rochereau, Les Croqueuses ne seront plus qu’enthousiasme. Partout – dedans, dehors – mille et un messages nous sont adressés, pleins d’humour ou de saine colère. Nous sommes dans un laboratoire urbain, sur un terrain d’expérimentation sociale, au cœur d’un réacteur humain, là-même où des gens travaillent, pensent, échangent et agissent ensemble pour vivre une belle aventure… Un seul mot : BRAVO !
Nous y mangeons, simple et bon, pour 5,00 €. Nous y déambulons, de lieu en lieu, de surprise en surprise… et, tout au bout, tombons toutes les quatre en amour avec le camping. C’est lui – et son fameux tiki – que nous décidons de croquer, tranquillement installées sous un majestueux cèdre plus que centenaire. En effet, celui-ci régnait autrefois sur le parc entourant la maison de Chateaubriand… Quel moment fabuleux ! (Dire que le boulevard Raspail, avec sa circulation intense, est juste derrière ! C’est à peine croyable.)
Depuis, Les Grands Voisins ont célébré l’hiver et la fin de leur « Saison 1 ». Après la fête, le site a fermé pour quelques semaines… avant de rouvrir ces jours-ci. Partiellement d’abord, le 1er février. Puis totalement, au top-départ de la « Saison 2 » prévu le 30 mars. L’aventure continue de plus belle : ne ratez pas ça !