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Paris or not Paris?

Paris or not Paris?

Paris of course! Et en plein cœur, même. Rive gauche, à quelques pas du Point Zéro. Nous y allons pour croquer une légende. L’un des endroits les plus famous de notre favorite city, dans le all world of the littérature anglophone : la librairie Shakespeare & Company ! (Décidément… nous croisons l’Angleterre partout aujourd’hui !)

Mais tout d’abord, on se restaure. Car la légende s’est agrandie d’un café sympathique, avec terrasse au soleil et baie vitrée sur Notre-Dame. Au passage, il est amusant de réaliser que Shakespeare (1564-1616) n’a sans doute jamais bu le moindre petit noir, cette boisson étant arrivée en Angleterre plus de 30 ans après sa mort. Quant aux menus sans gluten… 😉 En revanche, s’il était venu à Paris, le dramaturge anglais aurait pu lui aussi admirer Notre-Dame, dont la construction était achevée depuis plusieurs siècles (1345).

Quelques détails composeront pour nous ce patchwork d’impressions marquantes : poignées de porte en clin d’œil au Point Zéro, cathédrale en miroir sur visages de passage, personnel mettant un point d’honneur à ne pas parler un mot de français, tableaux noirs couverts de lignes d’écriture (in English of course) à la craie, vaisselle à fleurs et liserés dorés joliment dépareillée, questionnaire de Proust imprimé (in English of course) sur sets de table en papier kraft, pie et cake délicieux, prénoms lancés sur la terrasse quand le plat commandé arrive, tables en partage d’étudiants et touristes de toutes nationalités…

Mais, assez croqué… Croquons, maintenant ! Fabienne et Véronique choisissent de rester dehors. La première a tout de suite repéré la fontaine Wallace qui trône sur la petite place. Sa journée, commencée avec celle du Marché aux Fleurs, sera donc thématique – pas le choix ! La seconde s’attaque à la vue d’ensemble, assez riche, qui s’organise autour du cerisier. À droite, les façades à l’ancienne de la librairie. À gauche, la verdure du square Viviani. Vélo et réverbère devant. Pierre de taille et balcons haussmanniens derrière. Le décor est planté : y a plus qu’à ! Les deux autres Croqueuses, quant à elles, poussent la porte et se glissent dans la librairie…

Nous les retrouverons plus tard, à installées à l’étage. Blottie dans un semblant d’alcôve, calée sur un coin de banquette, bercées comme le chat de la maison par un visiteur assis au piano, elles habitent le décor telles des tumbleweeds à crayons. (Difficile de traduire ce terme en français, mais une recherche d’images est parlante.) C’est ainsi que George Whitman – l’un des fondateurs de cette institution littéraire – nommait les passionnés de passage qu’il hébergeait contre quelques heures de travail et, surtout, à la condition qu’ils lisent un livre par jour et lui écrivent une autobiographie d’une seule page. Depuis, les treize lits plus ou moins cachés parmi les étagères ont accueilli, dit-on, plus de 30 000 tumbleweeds. Et ce n’est pas fini : @mis lecteurs en vadrouille, n’hésitez pas à postuler !

Les Croqueuses de Paris ont aimé la belle devise de l’endroit, calligraphiée à même le mur, au-dessus d’une porte… Be not inhospitable to strangers, lest they be angels in disguise. (« Ne soyez pas inhospitalier avec les étrangers, ils pourraient être des anges déguisés »). Sans doute celle-ci nous a-t-elle aidé à transformer un premier refus – we don’t stamp drawings, only the books, it’s a tradition – en un accord chaleureux – your sketches are so beautiful!

– Thank you Shakespeare!

– You are welcome!

RADIO-CROQUEUSES !