Cette fois, ça y est, le (vrai) printemps est là et Les Croqueuses se sont retrouvées, toutes les quatre, pour leur premier (vrai) rendez-vous de l’année ! D’ailleurs, nous étions plus qu’au complet, puisqu’une invitée nous accompagnait. Mais, en attendant de vous raconter tout cela dans nos prochains articles, nous vous proposons une visite insolite, sur la Seine et en banlieue…
Connaissez-vous Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines ? En transilien (ligne J) on y est en 30 minutes à peine depuis Saint-Lazare. Et savez-vous que, chaque 3ème week-end de juin depuis 1960, la « Capitale de la Batellerie » démarre l’été en fanfare en célébrant son « Grand Pardon » ? Eh bien, l’année dernière, à la veille de ces festivités, nous sommes montées sur une péniche « pas comme les autres » et nous l’avons croquée.
Amarrée quai de la République, celle-ci ne transporte plus de charbon comme à l’origine : rebaptisée Je Sers et consacrée à Saint-Nicolas, elle est devenue le « bateau-chapelle » des bateliers de Conflans. Destiné à l’entraide au sein de cette communauté, le Je Sers s’est progressivement diversifié en portant assistance aux personnes en difficulté, quelle que soit leur provenance. Depuis 2014, des réfugiés tibétains y sont accueillis par La Pierre Blanche – une association que Les Croqueuses croiseront le lendemain au No Mad Festival, à Pontoise.
En ce vendredi après-midi, veille de « Pardon National », on s’active à mille préparatifs sur les quais. Nous nous engouffrons volontiers dans le ventre du bateau, à l’abri de l’agitation et des essais micro. Silencieux, chaleureux, apaisant… l’endroit est tout simplement accueillant. L’habillage en bois y est pour beaucoup, côté chapelle comme côté foyer. Vous le verrez sur les photos, de nombreux éléments relatifs à la batellerie signent l’appartenance du lieu à sa communauté, lui donnant un caractère unique. Mais on y trouve aussi tous les attributs symboliques et architecturaux d’une église – nef, chœur, abside, vitraux, statuaires et mobilier… dont une partie réalisée par Paul Croixmarie, sculpteur à l’origine d’un certain renouveau de l’Art Sacré dans les années 20.
Après une sortie au grand air sur l’île Nancy – non sans quelques pitreries… – le calme du bateau-chapelle nous fait le plus grand bien. Sur la pointe des pieds, chaque Croqueuse circule avant de choisir son angle d’attaque. Aurélie se chargera de Jésus et Anne de la Vierge Marie. Fabienne croquera le chœur et Véronique une vue d’ensemble – ses trois camarades comprises – depuis l’entrée.
Au fur et à mesure que les dessins avancent, la nef se remplit pour la messe. Bientôt le prêtre entre en scène – en Seine ? Les Croqueuses restent encore un peu, bercées par les chants religieux, avant de fermer leurs carnets pour retourner dehors, sous le soleil et les guirlandes multicolores : place à la fête et vive le « Grand Pardon » de Conflans !