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Les Croqueuses font le (Sweet) Bazar !

Les Croqueuses font le (Sweet) Bazar !

Novembre. Le temps se gâte et les nuits s’éternisent. Halloween est finie et Noël encore loin devant. C’est le moment de se faire du bien ! Aujourd’hui, Les Croqueuses vous invitent au royaume de la douceur…

Début 2021, alors que les cafés n’avaient pas encore rouvert, Les Croqueuses eurent une idée d’enfer pour s’offrir une sortie au paradis : go to le Sweet Bazarconcept store totalement top, complètement pop et « naturellement gourmand ».

Véronique n’eut pourtant pas de chance. Cas contact, elle dut rester chez elle pendant que ses trois complices plongeaient toutes entières dans cette boîte à délices. Oh, des vidéos et des photographies lui furent gentiment envoyées, bien sûr… mais cela ne fit qu’aggraver son supplice !

Heureusement, elle put se rattraper quelques semaines plus tard, à l’occasion d’une certaine « livraison ». Car Leslie, la fondatrice du Sweet Bazar, charmée par les illustrations des Croqueuses, leur proposa dans la foulée de créer un papier de soie alimentaire original qui mette en valeur ses pâtisseries.

Inutile de vous dire que nous y avons travaillé avec beaucoup de soin, de joie et de gourmandise ! D’ailleurs, qu’en pensez-vous : le résultat ne rend-il pas pleinement hommage à la douceur des lieux ? ♥

{ Infos Pratiques }

Le Sweet Bazar situe 133, rue Saint-Denis, Paris 1er. Métro : Châtelet ou Étienne Marcel (lignes 1, 4, 7, 11 et 14). Il est ouvert tous les jours de 10h à 19h.

Un peu de Finlande à Paris

Un peu de Finlande à Paris

Cet été, pour le plaisir, Les Croqueuses vous invitent à feuilleter quelques souvenirs non encore publiés… Ce matin, nous vous emmenons en voyage dans un pays deux fois moins peuplé que Paris extra-muros, et bien plus frais aussi : bienvenue au Café Maa de l’Institut Finlandais !

Envie de lignes sobres ? De matières nobles ? De clarté caressante et d’épure élégante ? Entrez ici, sans transition, au milieu du Quartier Latin : le dépaysement vous est garanti, mais tout en douceur, c’est promis. La décoration est signée Joanna Laajisto. Admirez les volumes, la hauteur sous plafond et l’arrondi si élégant des ouvertures vitrées. Voyez comme on respire. Comme on peut admirer, posé, les œuvres exposées, souvent monumentales – ici d’Outi Pieski. Galerie et café… voilà un bel endroit, idéal pour faire une pause dans sa journée ou la démarrer en beauté, sans tracas ni fracas, loin de tout brouhaha. Tel fut notre choix de Croqueuses, avant d’attaquer de longues déambulations parisiennes.

Au menu, d’abord, de très bons cafés. Les uns torréfiés par Frukt en Finlande même – où vivent les plus gros consommateurs de café de la planète ! – et les autres (expresso) par Kawa Coffee à Paris. Bien sûr, il faut goûter quelques spécialités comme les korvapuustit (brioches à la cannelle) et la karjalanpiirakka, sorte de tarte à l’œuf originaire de Carélie (Russie) néanmoins emblématique de la culture finlandaise – un emoji lui est même dédié là-bas !

Les superbes bouquets de fleurs fraîches furent de parfaits sujets pour Anne, amie fidèle de Dame Nature… et seule Croqueuse à être allée se balader jusqu’en Finlande ! Fabienne se lança dans l’une de ses célèbres vues d’ensemble, tandis que Véronique croqua ces deux Croqueuses en plein labeur. Aurélie – qui justement travaillait alors au musée d’en face – vint nous chercher pour la visite d’une splendide exposition. Parfait, bien ressourcées, nous étions prêtes à repartir en voyage… dans le temps, cette fois-ci ! 

{ Infos Pratiques }

Le Café Maa de l’Institut Finlandais se situe 33, rue du Sommerard, Paris 5ème. Métro : Cluny La Sorbonne (ligne 10). Il est ouvert du mardi au samedi, de 10h à 18h – sauf en août. Rendez-vous en septembre !

Les Croqueuses font le Zouave !

Les Croqueuses font le Zouave !

Cet été, pour le plaisir, Les Croqueuses vous invitent à feuilleter quelques souvenirs non encore publiés. Aujourd’hui, partons à la rencontre d’une célébrité parisienne qui n’a pas peur de se mouiller !

Savez-vous que le fameux Zouave du pont de l’Alma, indicateur solitaire (et connecté !) du niveau des crues de la Seine, était à l’origine entouré de trois compagnons ? En effet, lors de sa construction en 1856, le pont comptait une statue par pile, représentant chacune un corps d’armées ayant participé à la guerre de Crimée : un Chasseur, un Artilleur, un Grenadier et un Zouave. Ainsi étaient-ils quatre… comme Les Croqueuses ! Mais que leur est-il donc arrivé ?

Au fil du temps, le pont se tassa dangereusement. Dans les années 1970, il fut détruit et remplacé par un ouvrage moderne. Or, ce dernier ne comportant plus qu’une pile unique, il fallut faire un choix. Notre Zouave, déjà populaire semble-t-il, eut la chance de rester en place tandis que ses trois compères se retrouvèrent « mutés » ailleurs. Le Chasseur est parti « dos au mur » de la redoute de Gravelles, dans le bois de Vincennes. Le Grenadier s’en est allé visiter Dijon, ville natale de Georges Diebolt, le sculpteur des quatre soldats. Quant à l’Artilleur, il est retourné faire ses classes à la Fère, dans l’Aisne, à l’ancien siège de l’École Royale d’Artillerie.

Les Croqueuses, elles non plus, ne vivent pas toutes dans la même région. Mais elles ont la chance de pouvoir se retrouver très régulièrement à Paris pour croquer – comme vous le savez, à tous les sens du terme – et faire le zouave, évidemment… Ça aussi, vous le savez ? D’accord ! Ici, Fabienne et Véronique, très appliquées, en janvier 2018. (Il faut dire qu’elles venaient de prendre des forces grâce à ce brunch raffiné.) Notez qu’une autre version de notre soldat préféré, réalisée à l’encre pour #inktober, est actuellement en vente dans notre boutique ETSY.

Honorons Saint-Honoré

Honorons Saint-Honoré

Cet été, pour le plaisir, Les Croqueuses vous invitent à feuilleter quelques souvenirs non encore publiés. Découvrons ensemble une architecture étonnante…

C’est totalement par hasard, en cherchant un restaurant dans le 16ème arrondissement, que nous sommes tombées sur cette église au style inhabituel, construite en 1896 pour faire office de chapelle provisoire. La nouvelle bâtisse attendue, plus grande, ne verra finalement jamais le jour : le provisoire deviendra permanent et la chapelle, église. On y célèbrera même les obsèques de l’ancien président de Paul Deschanel en

Si un jour vous passez dans le coin (avenue Raymond-Poincaré, juste avant la place Victor Hugo) n’hésitez pas à y entrer, histoire de vérifier si la magie de Saint-Honoré, patron des boulangers, opère aussi sur vous ! 😉

Un Café au Trocadéro

Un Café au Trocadéro

Cet été, pour le plaisir, Les Croqueuses vous invitent à feuilleter quelques souvenirs non encore publiés… Aujourd’hui, petit-déjeunons dans un beau café Art Déco, face au Trocadéro !

C’était tôt, très tôt, un matin de mars 2020. Il pleuvait dru sur les pavés luisants et nous avions passé du temps à chasser les effets de reflets avec nos caméra et appareil photo. La Cité de l’Architecture, où nous avions rendez-vous plus tard n’était pas encore ouverte, mais le Café du Trocadéro, lui, venait de déverrouiller ses portes : à nous, le réconfort d’une boisson chaude et de douceurs diverses !

Parmi celles-ci, ne croyez pas que nous comptons seulement les crêpes Suzette et les croissants ! Certes, nous sommes d’incorrigibles gourmandes… mais nos cœurs de Croqueuses se nourrissent tout autant d’un sourire ou d’un mot aimable ! Même chose pour nos yeux, qui se régalent d’un décor soigné ou d’une ambiance harmonieuse comme nos palais d’un thé subtile ou d’un café corsé. Or, au Café du Trocadéro, nous avons eu le bonheur de trouver tout cela à la fois. Que demander de plus ?

D’ailleurs, voyez comme ils ont réagi quand notre Croqueuse Véronique a publié sur Instagram son croquis fait sur place… Adorable repost : merci, on adore ! ♥

Les Croqueuses de Paris

{ Infos Pratiques }

Le Café du Trocadéro se situe 8, Place du Trocadéro et du 11 Novembre, Paris 16ème. Métro : Trocadéro (ligne 10). Il est ouvert tous les jours, de 7h à 2h.

Il est 5 heures… Paris s’éveille ! ♪♫

Il est 5 heures… Paris s’éveille ! ♪♫

Cet été, pour le plaisir, Les Croqueuses vous invitent à feuilleter quelques souvenirs non encore publiés. Ici, les photographies d’une sortie – fort matinale ! – sur l’esplanade du Trocadéro. Le vent et la pluie étaient malheureusement eux aussi déjà levés… mais qu’importe, quand on a la motivation ! Et, comme vous le voyez : Croqueuses et pompiers, même combat !

C’est également l’occasion d’observer de très jolis reflets sur les pavés, n’est-ce pas ? Eh oui, vous avez remarqué, être Croqueuse requiert une certaine capacité à toujours tout positiver ! D’ailleurs, c’était en mars 2020. On ignorait encore que, tout bientôt, même les sorties trop matinales en transilien viendraient à nous manquer…

Paris est une Féerie !  { Épisode 1 }

Paris est une Féerie !  { Épisode 1 }

Cette année, le Père Noël s’est montré particulièrement généreux avec Les Croqueuses puisqu’il a tout simplement exaucé l’un de leurs vœux le plus cher : découvrir et dessiner les coulisses du Moulin Rouge ! Aurélie en rêvait depuis le début de notre aventure et, peu à peu, elle nous a toutes contaminées. Pendant le second confinement, contact fut pris avec l’équipe de communication et quand les spectacles ont enfin pu reprendre, les choses se sont concrétisées avec bonheur.

SUR LE TAPIS ROUGE

Les Croqueuses au Moulin Rouge

Voilà donc, par un gris mercredi de décembre, quatre girls du crayon se retrouvant à Montmartre pour franchir l’entrée mythique, foulant le tapis rouge – non sans céder à la tentation du selfie – sous le moulin encore éteint. Nous avons rendez-vous avec Margot : elle nous fera visiter l’endroit, nous contant à la fois son histoire plus que centenaire et son trépident quotidien.

Le «  cabaret le plus célèbre du monde » fut en effet fondé à la fin du XIXème siècle (1889) par deux entrepreneurs spécialisés dans les loisirs : Joseph Oller, concessionnaire des champs de courses de Maisons-Lafitte, et Charles Zidler, déjà détenteur avec lui d’une attraction spectaculaire (montagnes russes tout en bois) fermée par le Préfet qui craignait l’incendie et remplacée par l’Olympia. C’est, à l’instar des Expositions Universelles, un des symboles de cette période de paix pleine d’optimisme que l’on nommera plus tard la « Belle Époque ».

Depuis sa création, le Moulin Rouge a connu plusieurs vies. On y est allé danser, applaudir des numéros de cirque, Le Pétomane, des humoristes qui commentent l’actualité, des concours de strip-tease amateur, des opérettes à grand spectacle, des concerts privés, des films, des vedettes du music-hall et des stars de la chanson. La Goulue, Jane Avril, Colette, Mistinguett, Yvette Guilbert, Joséphine Baker, Édith Piaf s’y sont produites. Plus tard, Ginger Rogers, Liza Minnelli ou Ella Fitzgerald… Et il n’a cessé d’être remodelé : en 1903 par l’architecte du Negresco de Nice, en 1921 parce qu’il avait brûlé, puis en 1929, 1937, 1951 et 1962 !

Le Moulin Rouge d’aujourd’hui est l’héritier de ce dernier réaménagement, avec l’apparition de l’aquarium géant, de la troupe des Doriss Girls et d’une revue dont le nom commence par la lettre F : Féerie fait en effet suite à Frou-Frou (1963), Frisson (1965), Fascination (1967), Fantastic (1970), Festival (1973), Follement (1976), Frénésie (1978), Femmes, femmes, femmes (1983) et Formidable (1988). À l’affiche depuis 1999, elle détient un record de longévité !

Ce premier tour de Moulin terminé, chacune des quatre Croqueuses choisit son sujet favori et son point de vue préféré – tous différents, comme souvent. Fabienne s’installe dans le salon Toulouse-Lautrec, face au comptoir et à la célèbre affiche d’Aristide Bruant ; Véronique et Aurélie restent dans le hall, croquant l’une l’incroyable lustre de Murano, l’autre les portes de la salle ; Anne, quant à elle, a franchi ces dernières et s’est attablée devant les vestiges de l’ancienne fête foraine. Et hop, quatre croquis dans nos carnets !

YES WE CAN CAN !

Les Croqueuses au Moulin RougeAprès une pause déjeuner rapide, nous revenons nous glisser au cœur de salle, plongée dans l’obscurité. Les Croqueuses de Paris sont de sacrées chanceuses : exceptionnellement, ce jour-là, une répétition a lieu. Portia, une nouvelle recrue vient d’arriver d’Australie et doit monter sur scène le lendemain soir. Toute sa « ligne » de danseuses va l’accompagner pour un filage du spectacle… et nous sommes aux premières loges !

D’autres observateurs sont là aussi : une équipe d’ARTE filme Portia pour la série documentaire Des histoires d’Européens. Le reportage est en ligne sur le Replay, n’hésitez pas à le regarder : vous découvrirez le quotidien des danseuses, la manière dont elles sont formées avant de monter sur scène, leurs rêves, leurs parcours… et d’autres métiers autour du spectacle, couturières ou maître d’hôtel. C’est passionnant.

Les yeux (et les carnets) grand ouverts, Les Croqueuses se retrouvent face à un problème technique nouveau pour elles : comment dessiner dans le noir ? De surcroît, des modèles qui bougent autant ? Certes, nous avions déjà été confrontées à l’exercice du croquis de spectacle lors de notre sortie à l’Académie équestre de Versailles, mais les chevaux se déplaçaient plus lentement que les danseuses de French Cancan et nous avions un peu de lumière !

Comme toujours, nous nous adapterons, tentant de saisir attitudes et mouvements de quelques traits rapides, sans fioriture pour le moment. Aurélie, portée par la magie de l’instant, sera particulièrement productive… tandis que Fabienne, en danseuse passionnée de quadrille, délaissera son crayon pour ne pas perdre une miette de la chorégraphie. Car le Cancan, quel monument !

Tous les regards sont braqués sur Portia. Les nôtres, mais surtout ceux d’Audrey, la danseuse expérimentée qui la coache, et de Janet, la directrice artistique responsable des recrutements. Sans compter ceux des équipes de la communication du Moulin et d’ARTE, autour de la caméra… C’est un bon exercice pour tester sa résistance à la pression face au public. Or, elle rayonne. Si elle est stressée, cela ne se sent pas du tout vu de la salle. Bravo Portia !

STRASS EN COULISSE

Les Croqueuses au Moulin Rouge

Quand la répétition s’achève et que la lumière se rallume, quelques danseuses viennent voir ce que font Les Croqueuses. Nous échangeons et plaisantons ensemble autour de nos savoir-faire respectifs : nous sommes très admiratives de leurs prouesses physiques sur scène, comme elles le sont devant nos carnets de Paris. Janet nous confie qu’elle dessine à ses heures elle aussi – son unique modèle, son dalmatien chéri – et nous offre quelques plumes tombées des costumes en cours de répétition à coller sur nos pages du jour. ♥

En parlant de costumes, c’est l’heure d’aller croquer en coulisse ! Nous nous glissons dans le dédale des couloirs et des escaliers, jusqu’aux différentes salles où sont sagement rangées les tenues, les coiffes et les chaussures, bien alignées le long des murs, sur leurs étagères ou leurs cintres. La répétition est finie, la prochaine représentation dans plusieurs heures : tout est calme, désert, silencieux – idéal pour un dernier croquis. Deux Croqueuses craquent pour des coiffes pleines de plumes, les deux autres pour les robes aux couleurs de la cocarde et les bottines rouge pétant du Cancan.

Mais, c’est l’heure de laisser la place aux couturières « de garde » qui vont prendre soin des costumes avant et après la scène. Un bouton qui saute, une couture qui cède, un strass qui se sauve, une attache qui lâche ? Elles seront là, prêtes à intervenir, l’aiguille aux aguets, un œil sur leur ouvrage, l’autre sur l’écran du conducteur qui diffuse le spectacle en temps réel. On sent la tension qui monte dans les coulisses à mesure que la soirée approche. La salle frémit, elle aussi. Le ballet des serveurs commence : bientôt les tables seront impeccables. Dehors, la nuit noire est tombée sur le moulin illuminé. Les Croqueuses de Paris s’effacent, comblées, presque étourdies, par cette journée de folie… et de pure féerie.

Ce soir, comme le Moulin, les quatre copines ont des ailes. D’autant qu’elles savent ce joli conte de Noël bien loin d’être fini ! En effet, rendez-vous est pris en janvier pour explorer les ateliers de couture et en mars pour admirer le spectacle. Une journée seule ne suffit pas pour mesurer l’incroyable travail accompli chaque jour par les équipes du Moulin Rouge – pas moins de 400 personnes, au total ! Merci à Jean-Luc et Margot de nous l’avoir permis en nous offrant de venir plusieurs fois : c’est grâce à eux, chers abonnés, que vous découvrirez prochainement cinq virtuoses aux doigts de fées, qui font, elles aussi, toute la magie de ce bal mythique… À tout bientôt !

Paris est un cadeau !

Paris est un cadeau !

Mi-septembre, deux des Croqueuses de Paris se sont retrouvées place de l’Étoile pour dessiner l’œuvre éphémère de Christo et Jeanne-Claude. L’empaquetage de l’Arc de Triomphe n’était alors pas encore terminé, mais croquer l’équipe en plein travail d’installation leur a semblé tout aussi passionnant que contempler l’œuvre achevée.

COMME UN COCON

Christo, Jeanne-Claude et Les Croqueuses

Véronique se souvient du Pont Neuf si élégamment drapé de tissu clair, presque doré, en septembre 1985. Adolescente et ne vivant pas encore à Paris, elle avait pu venir le voir « en vrai » et en garde un souvenir ébloui. Ressorti doublement neuf du superbe cocon de toile, artistique autant qu’éphémère, ce pont est resté son préféré depuis.

Aussi, plus de trente-cinq années plus tard, notre Croqueuse se réjouit-elle de pouvoir assister à l’empaquetage d’un autre monument de Paris, en direct cette fois-ci. Et c’est avec beaucoup de joie et de curiosité qu’elle accueille le retour – posthume hélas – du mythique couple d’artistes. D’autant que, pour le coup, l’Arc de Triomphe est loin d’être son monument préféré. D’ailleurs, elle ne l’a jamais visité, n’y est jamais montée, ne s’en est même jamais approchée aussi près qu’aujourd’hui…

Dès la sortie du métro, nos deux Croqueuses sont abordées par une jeune fille, elle-même comme « emballée » de tissu synthétique sous son masque et son imperméable ! Il s’agit d’Irina, l’une des membres de l’équipe chargée de faire découvrir l’œuvre aux passants via leurs smartphones. Très gentiment, elle se prête à notre petit caprice récurent, nous offrant un très joli sourire du lundi. Merci à elle !

COMME UN CADEAU

Christo, Jeanne-Claude et Les CroqueusesAnne pose aussi pour Véronique – en chatouilleuse de grue, notamment. Puis c’est l’Arc et l’œuvre en train d’advenir qui fait sa star au centre de l’Étoile… tandis qu’un ciel blanc, gorgé de pluie, ourlé de gris, pèse sur nous et sur Paris. Nous tournons tout autour, tâchant de trouver l’angle idéal et peut-être, plus prudemment, un abri.

L’arrêt d’autobus Friedland nous attend justement. Anne y déballe son matériel d’aquarelliste pendant que Véronique s’adosse au platane voisin pour faire un rapide croquis d’ensemble. Quand l’averse commence à tomber, elle s’est déjà repliée sous l’abri pour la mise en couleur – ouf !

Pourtant, la magie opère et nous saute aux yeux : la pluie, comme le gris du ciel, participent à la beauté de l’œuvre. Les pavés luisent, lui faisant un socle d’argent, et la lumière laiteuse l’enveloppe d’un halo étonnant. C’est fascinant. Le tissu irisé, soigneusement choisi par Christo et Jeanne-Claude, cache autant qu’il révèle. On le sait… mais c’est soudain si évident ! Il souligne les formes essentielles de l’imposante architecture guerrière, lisse ses fioritures décoratives et fait taire ses reliefs agressifs et bavards.

Émergeant de la bruine et du bruit permanent de la circulation, nous ne voyons plus que la forme pure de l’Arc – sujet politique emprunté ailleurs, inspiré d’autres temps… Son gigantisme le distingue, certes. Mais ici, pour la première fois, c’est l’extrême élégance de ses lignes et de ses proportions qui triomphe réellement. Merci à vous, les artistes, qui nous réconciliez enfin avec ce monument !